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» permettre qu'il en tire d'ailleurs; en un mot, » si vous ne voulez pas faire vous-mêmes vos affaires, Athéniens, je n'ai point de conseils à » vous donner.

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» Eh! de quoi serviraient-ils, quand vous » souffrez que la licence de la calomnie aille au point de poursuivre Diopithe, non pas seule

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ment sur ce qu'il a fait, mais même sur ce qu'il » fera? Et c'est là ce que vous entendez patiem»ment, Athéniens!.... Mais ne faut-il que vous » dire ce qui en arrivera? oh! pour cela du moins je vous le dirai, et avec toute liberté; car il n'est » pas en moi de parler autrement.

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Soyez sûrs d'abord ( et j'y engage ma tête )

» que tous vos commandans de vaisseaux, quels qu'ils soient, ne font pas autrement que

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pithe, et tirent de l'argent de nos alliés, des. » habitans de Chio, d'Érythrée, enfin de tous les » Grecs de l'Ionie et des îles, les uns plus, les » autres moins, selon le nombre des bâtimens qu'ils » commandent. Et 'pourquoi les peuples fournis» sent-ils ces contributions? Croyez-vous que ce soit gratuitement? Non, ils ne sont pas si insensés : » c'est afin que vos amiraux protegent leur.com

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merce et leurs possessions ; ils achetent à ce prix » la sûreté de leurs navires et de leur territoire;

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» ils se mettent à l'abri des pirateries maritimes et des violences du soldat, quoiqu'ils assurent, » comme de raison, que tout ce qu'ils en font, » n'est que par zele et par attachement pour vous: peuvent-ils donner un autre nom à ces largesses » intéressées ? et doutez-vous que Diopithe ne » fasse comme les autres? Oui, les peuples lui » donneront de l'argent; car enfin s'il n'en a pas et si vous ne lui en envoyez point, où voulezvous qu'il prenne de quoi payer ses soldats ? » D'où lui viendrait-il de l'argent? du ciel? Il vit, et il vivra sur ce qu'il pourra prendre et sur ce qu'il pourra se procurer par tous les moyens, » soit dons, soit emprunts, il n'importe. Mais » que font aujourd'hui ceux qui l'accusent auprès

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de vous? Ils avertissent tout le monde de ne rien » donner à un général que vous allez mettre en justice, et pour le passé, et pour l'avenir. Voilà où » tendent tous ces discours que j'entends: il prendra » des villes, il expose et trahit les Grecs..... Car » vous verrez que ces discoureurs prennent un grand intérêt aux Grecs d'Asie, et qu'ils sont

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» fort empressés à défendre les autres, eux qui ne

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» songent pas à sauver leur propre patrie. Ils

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parlent d'envoyer un autre général, et contre Diopithe!.... Où en sommes-nous, grands » dieux! S'il est coupable, s'il a commis de ces

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prévarications que les lois punissent, c'est aux » lois à le punir : il ne faut pour cela qu'un décret » et non une armée; ce serait le comble de la folie. C'est contre nos ennemis, sur qui nos lois

ne peuvent rien, c'est contre eux qu'il faut » envoyer des flottes, des troupes, de l'argent; » c'est contre eux que cet appareil est nécessaire. Mais contre un de nos citoyens ! une accusation

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et un jugement, cela suffit, cela est d'un peuple »sage; et ceux qui vous parlent autrement, veulent » vous perdre.

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» Il est triste, je l'avoue, qu'il y ait de sem» blables conseillers parmi vous ; mais ce qui est plus triste encore, c'est que l'un d'eux n'a qu'à » se présenter à cette tribune, pour vous dénoncer ou Diopithe, ou Charès, ou Aristophon, comme » les auteurs de tous nos maux, vous l'accueillez, vous l'applaudissez comme s'il eût dit des mer

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veilles; mais qu'un citoyen véridique vienne vous dire « Vous n'y pensez pas, Athéniens, ce » n'est ni Diopithe, ni Charès, ni Aristophon qui » vous font du mal, c'est Philippe; entendez-vous ? » Sans son ambition, Athenes serait tranquille; » » vous ne dites pas non, vous ne le pouvez pas; » mais pourtant vous l'écoutez avec peine, et il » semble que ce soit lui qui agisse avec vous en

» ennemi. J'en sais bien la cause; mais par tous

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» les dieux immortels, ne trouvez donc pas mau» vais qu'on vous parle hardiment quand il y va » de votre salut.

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par les

armes,

» Plusieurs de vos orateurs et de vos ministres vous ont depuis long-tems accoutumés à n'être » à craindre que dans vos délibérations, et nul»lement dans vos mesures d'exécution; durs et `emportés dans vos assemblées, faibles et mous quand il faut agir. Que l'on vous défere comme coupable de nos malheurs un de vos citoyens, » dont vous savez qu'il ne tient qu'à vous de vous saisir, vous ne demandez pas mienx; vous êtes » tout prêts. Mais qu'on vous dénonce le seul » ennemi dont vous ne pouvez avoir raison que alors vous hésitez, vous ne savez plus quel parti prendre, et vous souffrez impa» tiemment d'être convaincus de la vérité qui vous » déplaît. Ce devrait être tout le contraire, Athé»niens: vos magistrats auraient dû vous apprendre » à être doux et modérés envers vos concitoyens, » terribles envers vos ennemis. Mais tel est le » funeste ascendant qu'ont pris sur vous vos artifi» cieux adulateurs, que vous ne pouvez plus en» tendre que ce qui flatte vos oreilles, et c'est ce qui vous a mis au point de n'avoir plus enfin à délibérer que de votre propre salut.

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disaient : «

» Au nom des dieux, Athéniens, je vous adjure » ici tous, si les Grecs aujourd'hui vous demandaient raison de toutes les occasions que vous » avez perdues par votre indolence, s'ils vous Peuple d'Athenes, vous nous en» voyez députés sur députés pour nous persuader » que Philippe en veut à la liberté de tous les Grecs, » que c'est l'ennemi commun qu'il faut surveiller » sans cesse, et cent autres discours semblables. » Nous le savons comme vous; mais, ô les plus » lâches de tous les hommes ( ce sont les Grecs qui vous parlent ainsi ) ! quand Philippe, éloigné » de son pays depuis dix mois, arrêté par la guerre, » par l'hiver, par la maladie, n'avait aucun moyen » de retourner chez lui, avez-vous saisi ce moment » pour délivrer les Eubéens? Vous n'avez pas même » songé à recouvrer ce qui était à vous. Lui, au » contraire, tandis que vous étiez chez vous bien tranquilles et bien sains (si pourtant on peut appeler sains ceux qui montrent tant de faiblesse), » il a établi dans l'île d'Eubée deux tyrans à ses

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ordres, l'un à Sciathe, l'autre à Orée, en face » de l'Attique même, et de maniere à avoir pour » ainsi dire un pied chez vous. Et sans parler du » reste, avez-vous du moins fait un pas pour l'en

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empêcher? Non, comme de concert avec lui,

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