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bunal de catadémes ou d'arbitres, qui jugeaient les différends des particuliers depuis la plus petite somme jusqu'à celle de dix drachmes ou de neuf francs, en évaluant la drachme, qui était la sixmillième partie du talent, à dix-huit sous.

Mais l'administration de la tribu n'était composée que d'un simple phylarque, uniquement établi pour surveiller les administrations démales et les lier à l'administration suprême.

C'était le phylarque qui dans les affaires purement locales convoquait tous les citoyens de la tribu en conseil-général et qui faisait exécuter les délibérations de ce conseil.

Il y avait en outre dans chaque tribu un phylebasileus ou roi de la tribu, qui en était le premier prêtre, et un stratége ou commandant de la force armée auquel étaient subordonnés les commandants particuliers de chaque dême.

L'administration du dême était subordonnée à celle de la tribu, et celle de la tribu à celle de la cité, établie à Athènes, comme dans le lieu le plus central de l'Attique.

CHAPITRE II.

De l'exercice des pouvoirs et des principales magistratures.

Le gouvernement de la cité ou le gouvernement général était composé d'un conseil national qui faisait les lois et d'une administration suprême qui les faisait exécuter.

Le conseil national était divisé en deux sections; en ecclésie ou conseil général composé de tous les citoyens, et en proconseil ou sénat composé seulement de cinq cents citoyens choisis en nombre égal dans chaque tribu.

Chaque tribu élisait annuellement cinquante citoyens pour le sénat et un orateur pour le conseil-général : mais elle ne pouvait les choisir que parmi les citoyens qui avaient subi un examen de capacité et de bonne conduite; en sorte que si tous les citoyens étaient admis dans le conseilgénéral, il n'y avait que ceux qui avaient du savoir et de la vertu, qui pouvaient l'être dans le sénat.

Les membres du sénat et les orateurs du conseilgénéral étaient en quelque sorte les députés ou représentants des dix tribus, et l'on ne pouvait

prendre aucune délibération dans le sénat ni dans le conseil-général, sans avoir entendu un orateur de chaque tribu.

Il paraît même par le rôle brillant que Démosthène et Eschine jouèrent à Athènes, que la fonction d'orateur était une des plus importantes de la cité, puisque chaque orateur ayant le droit de proposer dans le sénat et dans le conseilgénéral ce qu'il croyait le plus utile au peuple, avait par cela même la plus haute influence sur toutes les délibérations de la république. Il en était en quelque sorte le ministre, et Démosthène dans ses harangues prend souvent cette qualification.

Le sénat proposait les lois, et le conseil-général les approuvait ou les rejetait, mais sans pouvoir y faire aucun changement, qui n'eût été préalablement concerté avec le sénat; en sorte que tout plébiscite ou décret du peuple devait être précédé d'un sénatus-consulte ou décret du sénat.

Le conseil-général devait s'assembler régulièrement tous les neuf jours, ou, s'il y avait empêchement le neuvième jour, il devait s'assembler au moins trois fois en cinq semaines; mais il pouvait s'assembler extraordinairement toutes les fois qu'il était convoqué par le sénat. Le lieu de l'assemblée était ordinairement la place du marché, nommée Agora, qui était au centre de

la ville, ou le plateau du Pnyx qui était en face des Propylées ou portes de la citadelle.

Le président du sénat présidait aussi le conseil-général. La séance était ouverte par une prière adressée aux dieux en faveur de la république, et suivie de la lecture du sénatus-consulte qui devait former le sujet de la délibération. Les orateurs des dix tribus étaient alors successivement appelés à la tribune, mais ensuite chaque citoyen âgé de trente ans pouvait prendre la parole: seulement on l'accordait à ceux qui étaient âgés de cinquante ans, avant de l'accorder aux autres. Quand la discussion était suffisamment éclaircie, on allait aux voix et chacun donnait son suffrage en levant la main; s'il y avait du doute dans la décision, on votait au scrutin par oui et par non, et on comptait les voix. La pluralité décidait, et il fallait, pour former une délibération, la présence d'un tiers des citoyens; mais quoiqu'il y eût dans un temps à Athènes plus de vingt mille citoyens, on ne put jamais y réunir plus de cinq mille suffrages.

Le sénat s'assemblait au palais du Prytanée qui était sur l'Agora. Ce sénat était divisé en autant de sections qu'il y avait de tribus. Chaque section composée de cinquante sénateurs, se choisissait un proédre ou président, et les dix proèdres un épistate ou premier président. L'épistate, avec les

neuf autres proèdres, formait au Prytanée un comité permanent, et c'était ce comité qui préparait les sénatus-consultes et qui les rédigeait; mais les sénatus-consultes ne pouvaient être proposés dans le conseil-général, qu'après avoir été délibérés dans une assemblée de toutes les sections réunies du sénat.

L'épistate, ou premier président, avait la garde du sceau public, des clés du trésor et de celles de l'acropolis ou citadelle, et dans les cérémonies publiques il marchait de pair avec le premier des archontes.

L'administration suprême était composée de neuf archontes annuels qui délibéraient tous en commun et qui dirigeaient chacun en particulier une partie de l'administration. Le premier, que l'on nommait éponyme, parce qu'il donnait son nom à l'année, dirigeait les finances : le second, sous le nom d'archonte-roi, dirigeait le culte public: le troisième, qui était l'archonte-polémarque, dirigeait la force armée; et les six autres, sous le nom de thesmothètes, dirigeaient les jugements et présidaient autant de tribunaux.

Les archontes n'avaient d'autres marques distinctives dans l'exercice de leur magistrature qu'une couronne de myrte. Le peuple les élisait en masse, et c'était le sort qui désignait les fonctions que chacun d'eux devait remplir. De là l'erreur de

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