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conseil-général, sur la poursuite des éphores et d'après un rapport fait au nom du sénat. Quand un des deux rois était accusé de ce crime, il était d'abord traduit devant le tribunal des éphores et du tribunal des éphores devant celui du sénat, qui pouvait l'absoudre, s'il le trouvait innocent; mais s'il le trouvait coupable, le jugement devait être porté devant l'assemblée générale du peuple, qui prononçait définitivement.

Les éphores devinrent donc les directeurs suprêmes de l'administration, depuis qu'on eut ôté au sénat la direction de l'administration civile, et qu'on ne lui eut plus laissé que celle de l'administration criminelle; et les rois, qui n'avaient d'abord été que les ministres du sénat, ne furent plus ensuite que ceux des éphores.

Les rois et les éphores renouvelaient tous les ans leur serment devant le peuple : les rois jurant de régner conformément aux lois, et les éphores promettant, au nom du peuple, de maintenir les droits des rois, tant que les rois seraient fidèles à leur serment.

Mais si les éphores dirigeaient seuls l'administration civile, l'administration militaire ou la force armée était dirigée par les deux rois et par un conseil annuel de cinq polémarques choisis par les cinq tribus et présidés par un éphore.

CHAPITRE III.

De la force armée et en particulier de la phalange.

La force armée était composée de tous les Lacédémoniens indistinctement, depuis l'âge de dixhuit ans jusqu'à celui de soixante, et elle était divisée en deux armes principales, en cavalerie et en infanterie, qui étaient elles-mêmes subdivisées chacune en deux autres armes, en cavalerie et en infanterie pesantes, en cavalerie et en infanterie légères.

La cavalerie et l'infanterie pesantes étaient composées d'hommes pesamment armés; la cavalerie et l'infanterie légères, d'hommes armés légèrement.

Les fantassins pesamment armés, nommés hoplites, avaient pour armes défensives le casque, la cuirasse et le bouclier d'airain échancré des deux côtés, et pour armes offensives l'épée et la sarisse, pique longue de seize coudées ou de vingt-quatre pieds.

Les fantassins légers avaient un bouclier ovale plus léger, nommé pelta, d'où on les appelait peltastes, et ils ne portaient pour armes offensives

qu'une épée et une pique courte ou javelot, qui leur servait à la fois d'arme de jet et d'arme de main.

Les cavaliers pesamment armés, nommés cataphractes, avaient pour armes offensives l'épée et la lance, tandis que les cavaliers armés à la légère n'avaient que l'épée et le javelot. Ces cavaliers légers ne faisaient que voltiger et ne combattaient jamais en ligne, tandis que les peltastes combattaient comme les cataphractes sur les flancs des hoplites.

La cavalerie pesante, d'abord composée d'hippagrètes, ne le fut plus ensuite que de cavaliers levés et équipés aux frais des hippagrètes, parce que les Spartiates, persuadés que le courage seul se suffit à lui-même, aimaient mieux en général servir dans l'infanterie que dans la cavalerie.

L'arme de la cavalerie pesante ne formait qu'une seule division, recrutée dans toutes les tribus: mais celle de l'infanterie pesante, la première de toutes aux yeux des Spartiates, formait autant de divisions, qu'il y avait de tribus, et l'on y enrôlait tous les citoyens ou fils de citoyens, propriétaires d'une hérédité, qui n'étaient pas enrôlés dans la cavalerie. Ces divisions étaient connues sous le nom de morai ou cohortes, et il paraît que le cadre de ces cohortes était plus ou moins grand, suivant qu'il y avait dans chaque tribu plus ou

moins de citoyens: mais le cadre de guerre, et celui qui servit ensuite d'étalon, était composé de quatre lochos et le lochos de quatre énomoties. La mora ou cohorte était donc composée de seize

énomoties.

L'énomotie, le premier élément de la cohorte, était ordinairement rangée en ligne sur quatre de front et sur six de hauteur, et c'était la file de six multipliée par quatre qui donnait par ses multiples toutes les autres divisions.

Ainsi quatre files donnaient l'énomotie, quatre énomoties le lochos, et quatre lochos la cohorte.

La pentecostie, dont il est souvent parlé dans les historiens grecs, n'était que la réunion temporaire de deux énomoties, que l'on accouplait, quand on voulait combattre en colonne et donner à la colonne plus de profondeur.

La file était commandée par un chef de file et par un serre-file; l'énomotie par un énomotarque; la pentecostie par un pentécostère; le lochos par un lochague, et la cohorte par un stratége et par un taxiarque, le premier chargé du personnel, et l'autre de l'administration de la cohorte.

L'énomotie était donc composée de vingtquatre hoplites ou de vingt-cinq hommes, y compris l'officier qui la commandait; la pentécostie de cinquante hommes; le lochos de cent, et la cohorte de quatre cents.

Mais il paraît que l'énomotie fut ensuite rangée sur huit de hauteur, et portée à trente-deux hommes; la pentécostie à soixante-quatre; le lochos à cent vingt-huit, et la cohorte à cinq cent douze. Le cadre de la cohorte était même ordinairement doublé en temps de guerre par le grand nombre de mercenaires que l'on y faisait entrer, et il était alors porté à mille vingtquatre hommes ou à mille, pour me servir d'un nombre rond.

Quatre de ces grandes divisions formaient la phalange simple, et quatre phalanges simples, la phalange parfaite ou la grande phalange qui était de seize mille hommes. Mais les petits états de la Grèce furent rarement en état de lever de pareilles phalanges, et on ne vit des phalanges parfaites que dans les armées macédoniennes. Les Spartiates se contentaient ordinairement de lever une phalange double ou une phalange de huit mille hoplites, quand leurs rois allaient en personne à la guerre, et c'est cette phalange qu'ils nommaient la phalange royale.

La phalange ne formait jamais que la moitié de l'armée lacédémonienne; l'infanterie légère en formait un quart, et l'autre quart était formé par la cavalerie soit pesante, soit légère, et par les psiles ou gens de trait.

L'infanterie légère, composée de peltastes, ne

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