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par son manque d'assiette dans l'esprit, par le souvenir des milieux où elle avait vécu autrefois; « mais, cet état est purement d'ordre psychologique et, par suite, échappe à notre compétence.»

M. Lacronique trouve que Mine. Weiss ne présente aucun << symptôme d'une de ces maladies bien caractérisées qui altèrent habituellement les facultés »; cependant son système nerveux est impressionnable à l'excès.

<< Ne voulant pas insister, dit-il, sur ce sujet, à la fois grave et délicat » (mais pourquoi donc ne pas insister, puisque c'est là le noeud de l'affaire !) « nous nous contentons de dire que, dans la majorité des cas, l'hypnotisme ne réussit que sur des personnes prédisposées par un état nerveux plus ou moins évident » (ce n'est pas très compromettant) « et nous citerons l'opinion émise par des auteurs compétents, à propos des personnes facilement hypnotisables: (1) « A l'état de veille, il serait possible de les intimider, de les capter et même sans les endormir, de leur donner les suggestions les plus dangereuses.» Signé: ALFRED BINET et CHARLES FÉRÉ: Le magnétisme animal.—Bibliothèque scientifique internationale, 1887, p. 74.

Ce premier rapport est daté du 9 Novembre, 1890; un second a été demandé à M. le Dr. Lacronique sur «l'état mental de Jane Danilof, le 6 et le 23 Décembre suivant.>>

Le 2 Décembre, Mme. Weiss était entrée pour la seconde fois à l'hopital, portant sa petite fille Berthe dans ses bras; l'enfant meurt deux jours après et l'expert a pu constater l'impression profonde produite sur l'état mental de la mère par la perte de sa fille. Il l'a surprise une fois, à l'improviste, à moitié couchée sur un lit, tenant serrés dans ses bras les vêtements de son enfant et versant silencieusement des larmes abondantes.

Au réveil, continue M. Lacronique, elle avait perdu la notion "exacte des choses" (C'est là notre condition seconde !) "elle "se figurait que sa petite fille était encore vivante et qu'on la "lui avait rendue guérie. "J'ai retrouvé ma mignonne, ma chérie, "s'écriait-elle avec joie; enfin on me l'a rendue, non plus froide "comme elle était, mais, rose et gazouillante. Elle n'est pas morte, l'enfant qui commencait à respirer, elle dort et ce n'est pas moi qui troublerai son sommeil!"

Le même jour, elle écrivait une lettre à sa grand'mère et lui disait, entre autres choses: "J'ai été souffrante ces jours-ci, j'avais "une hallucination atroce; ma mignonne ayant très froid, je me "figurais qu'elle était morte." (On voit ici que, comme on l'a montré cent fois, le souvenir relie non seulement les divers accès (1) Echo d'Oran, 29 Mai, 1891, p. 4, col I.

somnambuliques entre eux, mais encore les rattache aux faits de la vie normale.)

"Oh! maman quelle horreur! si tu savais! on nous a fait "retourner à l'hopital pour la soigner, mais, j'ai dû me séparer "d'elle et j'ai hâte de retourner en prison, pour retrouver mon "trésor, ma seule joie, ma vie enfin ! Comme tu l'aimeras, ma "chère petite, elle si sage, si gaie! Hier, samedi, j'ai donc obtenu "qu'on me fasse revenir à la prison et j'ai retrouvé ma petite.

C'est dans l'état d'esprit révélé par sa lettre à sa grand'mère que M. le juge d'instruction trouva l'accusée, au cours de sa visite hebdomadaire à la maison d'arrêt.

"Il constata lui-même les apparences de l'illusion dans laquelle "vivait l'inculpée et que le gardien chef et sa femme lui avaient "déjà signalée. Le lendemain, M. le Procureur de la République "et M. le juge d'instruction se rendirent ensemble à la prison et "constatèrent la persistance du même phénomène. Les vêtements "de la petite Berthe étaient étalés sur un lit et c'est là que la mère croyait son enfant endormie.

"Elle nous a déclaré n'avoir gardé aucun souvenir précis de "son état d'esprit pendant les deux journées du Dimanche et du "Lundi."

Dans la plupart des documents complémentaires publiés par l'Echo d'Oran, à l'occasion du procès, l'on trouve un grand nombre de passages qui viendraient à l'appui de cette idée : que l'accusée a subi une série de suggestions continues, répétées, incessantes, que son état d'extrême suggestibilité la rendait impuissante à repousser.

Elle semble s'en être elle-même rendu compte plus ou moins vaguement, sans avoir jamais invoqué l'excuse de la suggestion formelle. Avec une sincérité à laquelle son suicide fait croire, elle dit dans une lettre au crayon adressée au juge d'instruction, le 30 octobre 1890: Certainement sans les ordres formels, réitérés et impératifs qu'il [Roques] m'a donnés, je n'aurais pas eu la force. "d'agir: On dirait que tu as peur d'agir, m'écrivait-il; eh bien "oui, c'est moi, moi qui le veux, moi qui l'ordonne. Sois la main "et la main seulement, je serai ta tête, ta force et ta volonté... Je "jure sur la tête de mes enfants que pas un mot de ceci n'est "douteux, c'est la vérité purement et simplement. — Jane "Danilof." [1]

De ce cas particulier, M. Liégeois' efforce de tirer des conclusions [1] Echo d'Oran, loc. cit., p. 5,

sur le rôle qu'auront désormais à remplir, respectivement, la magistrature, les médecins légistes et le jury, dans les affaires criminelles où pourra être reconnue et constatée l'influence des différents états hypnotiques et de la suggestion, soit dans le somnambulisme provoqué, soit même à l'état de veille.

Il a semblé à l'auteur que cette question était de nature à intéresser à la fois, chez tous les peuples civilisés, les législateurs, les philosophes, les hommes de science et les jurisconsultes.

In the course of the discussion which followed Mr. F. W. H. MYERS remarked:

That in order to give plausibility to a defence against a criminal charge resting on the ground that the crime was committed under hypnotic suggestion, it was surely necessary to show that the character of the accused was such as to make it very improbable that he would have committed the crime of his own free will. That in this case Mme. Weiss seemed to have long had the possibility of the crime in view, as likely to result from a course of conduct which she consciously and eagerly pursued. She was no doubt much under the influence of her paramour, but this might be urged in all cases of guilty passion. He (the speaker) did not see that there had at any given moment been an overbearing or inhibition of Mme. Weiss' own conscious will.

Professor DELBŒUF remarked:

That the condition of existence of any society constituted like ours was to defend itself against attacks on person, family, or property; that it was difficult to weigh with precision the responsibility of each offender; but that the plea of mental malady ought not to be too freely used-men who incited, and wives who yielded to such incitement were obviously dangerous to society. Passion was no excuse for them; and who could guarantee that, if acquitted, they would not renew their crimes under the influence of some fresh passion? It was just, then, to condemn them.

[1] Echo d'Oran, loc. cit. p. 3, col. 4.

CONCLUSION OF THE CONGRESS.

On Thursday, August 4th, at 4 p.m., after the close of the scientific discussions, the members present formed a business meeting to consider the report of a Committee of Organization, which had been appointed at the first meeting to frame such recommendations as should seem desirable, with a view to a Third International Congress of Experimental Psychology, to be held in some subsequent year. The Committee consisted of the President, Vice-Presidents and Secretaries of the Congress; and had received and exercised the power of adding to its members other members of the Congress specially interested in the question referred to it. The report of the Committee, proposing the resolutions that will be given below as passed by the meeting. was read by Professor Sully.

Professor BALDWIN of Toronto here interposed, and read the following address, signed by fifty of the foreign members of the Congress :

-

UNIVERSITY COLLEGE, LONDON,

August 4th, 1992.

The foreign members of the Second International Congress of Experimental Psychology meeting at London, August 1st to 4th, 1892 wish to take this opportunity of expressing to the President of the Congress, Professor Henry Sidgwick, L.L.D., their appreciation of his able, wise, and judicious administration of the Congress both in its preparation and in its fulfilment. Its success is due, they feel, largely to his devotion to its interests and to his selfsacrificing attention to the details of its management. They now express the hope that its success is in some measure a reward to him for his endeavours, and to this they would add the individual expression of their personal regard.

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