Jocelyn: Épisode. Journal trouvé chez un curé de village, Volume 2

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C. Gosselin et Furne, 1836 - 231 páginas
 

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Página 299 - II est un homme , dans chaque paroisse , qui n'a point de famille, mais qui est de la famille de tout le monde ; qu'on appelle comme témoin , comme conseil ou comme agent, dans tous les actes les plus solennels de la vie civile ; sans lequel on ne peut naître ni mourir; qui prend l'homme au sein de sa mère et ne le laisse qu'à la tombe; qui bénit ou consacre le berceau, la couche conjugale, le lit de mort et le cercueil...
Página 133 - L'homme les foule aux pieds, et, secouant le manche, Enfonce plus avant le glaive qui les tranche ; Le timon plonge et tremble, et déchire ses doigts. La femme parle aux bœufs du geste et de la voix : Les animaux, courbés sur leur jarret qui plie, Pèsent de tout leur front sur le joug qui les lie ; Comme un cœur généreux leurs flancs battent d'ardeur; Ils font bondir le sol jusqu'en sa profondeur.
Página 131 - Leur cassent des rejets de frêne et de fougère Et jettent devant eux en verdoyants monceaux Les feuilles que leurs mains émondent des rameaux...
Página 27 - Et pendent en dehors sur des gouffres obscurs, Comme la giroflée aux parois des vieux murs ; On voit à mille pieds, au-dessous de leurs branches, La grande plaine bleue avec ses routes blanches, Les moissons jaune d'or, les bois comme un point noir, Et les lacs renvoyant le ciel comme un miroir ; La toise de pelouse, à leur ombre abritée, Par la dent des chevreaux et des ânes broutée...
Página 141 - Les fruits, les œufs durcis, le laitage et le pain : Et le chien, regardant le visage du père, Suit d'un œil confiant les miettes qu'il espère. Le repas achevé, la mère, du berceau Qui repose couché dans un sillon nouveau, Tire un bel enfant nu qui tend ses mains vers elle, L'enlève, et, suspendu, l'emporte à sa mamelle, L'endort en le berçant du sein sur ses genoux, Et s'endort elle-même, un bras sur son époux. Et sous le poids du jour la famille sommeille Sur la couche de terre, et...
Página 138 - L'homme passe la main sur son front, sa voix baisse; Le soc glissant vacille entre ses doigts nerveux ; La sueur, de la femme imbibe les cheveux ; Ils arrêtent le char à moitié de sa course ; Sur...
Página 132 - En deux monceaux poudreux les ailes les renversent. Ses racines à nu, ses herbes, se dispersent ; Ses reptiles, ses vers, par le soc déterrés, Se tordent sur son sein en tronçons torturés ; L'homme les foule aux pieds et secouant le manche Enfonce plus avant le glaive...
Página 34 - D'autres se réchauffant contre un mur au rayon ; Ceux-ci léchant le sel le long de la muraille, Et ceux-là béquetant ailleurs l'herbe ou la paille ; Trois ruches au midi sous leurs tuiles, et puis Dans l'angle sous un arbre, au nord, un large puits Dont la chaîne rouillée a poli la margelle, Et qu'une vigne étreint de sa verte dentelle ; Voilà tout le tableau ; sept marches d'escalier...
Página 116 - ... la distance entre nous; Seul il sait quel degré de l'échelle de l'être Sépare ton instinct de l'âme de ton maître ; Mais seul il sait aussi par quel secret rapport Tu vis de son regard et tu meurs de sa mort, Et par quelle pitié pour nos cœurs il te donne, Pour aimer encor ceux que n'aime plus personne. Aussi, pauvre animal, quoique à terre couché, Jamais d'un sot dédain mon pied ne t'a touché ; Jamais, d'un mot brutal contristant ta tendresse, Mon cœur n'a repoussé ta touchante...
Página 135 - Le second prodige accompli ! Et les hommes ravis lièrent Au timon les bœufs accouplés, Et les coteaux multiplièrent Les grands peuples comme les blés ; Et les villes, ruches trop pleines, Débordèrent au sein des plaines ; Et les vaisseaux, grands alcyons, Comme à leurs nids les hirondelles , Portèrent sur leurs larges ailes Leur nourriture aux nations ! Et, pour consacrer l'héritage Du champ labouré par leurs mains, Les bornes firent le partage De la terre entre les humains...

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