Offrant un hommage fidèle Au fond des monumens sacrés. Toi, que la France désolée Appelle en vain dans ses regrets, Par chaque printemps ramenée, Je chanterai tes nobles veilles; Tu sentiras couler nos pleurs. ODE SUR LA GUERRE DE LA LIBERTÉ. 1792. NYMPHES des monts et des forêts, Honneur, gloire, triomphe, aux armes des Français! Ces cris généreux ont volé De la Baltique aux bords du Tibre; Des rois usurpateurs le trône est ébranlé; L'Europe a besoin d'être libre! Douce égalité, sous nos yeux, Et vous! peuples amis, conviés par les cieux, O Rome, recompose-toi Parmi tes tribus rassemblées! Relève tes remparts, cité d'un peuple roi, Mânes des Catons, des Brutus, Revendiquez Rome usurpée; Ouvrez-vous, grands tombeaux où dorment les Gracchus; Revivez, Émile et Pompée! Rendez-nous l'antique splendeur De vos vertus républicaines; Que la triple tiare, abaissant sa grandeur, Et vous, Germains, réveilléz-vous; Au nom de nos communs ancêtres, Redevenez des Francs, et brisez avec nous Le joug de vos orgueilleux maîtres! Levez-vous; ce n'est qu'aux tyrans A redouter nos mains guerrières: Nos mains portent l'effroi dans le palais des grands, La liberté dans les chaumières. A l'acier opposez l'acier; Que la voix des combats décide; Le riche fuit l'égalité Au sein de son vaste héritage; 328 ODE SUR LA GUERRE DE LA LIBERTÉ. Le pauvre avec ardeur chérit la liberté: Elle est le seul bien qu'il partage. Ainsi l'on vit s'humilier L'Autriche et sa vaine puissance, Quand d'Egmont et Nassau couraient se rallier Sous le drapeau de l'indigence. Tels, sous Wasa, ces conquérans Guerriers cultivateurs, descendaient par torrens Tel, en des jours encor plus beaux, S'élevait, sous des mains rustiques, Ce chêne audacieux dont les treize rameaux Ombrageaient les monts helvétiques. ODE SUR LA SITUATION DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE, DURANT LA DÉMAGOGIE DE ROBESPIERRE ET DE SES COMPLICES. (Prairial, l'an II de la République. —Juin 1794.) VAISSEAU de l'État, fais un dernier effort: Tes mâts sont renversés; viens regagner le Sont témoins d'assez de naufrages. port: Vois-tu, le fer en main, le meurtre dans les yeux, Grandir l'anarchie aux cent têtes? Ainsi du sein des mers, s'élevant jusqu'aux cieux, Jaillit le géant furieux Que vomit le cap des tempêtes, Lorsque, précipités par la fureur de l'or, Les Jasons de Lusitanie, |