In den leichtern und anmuthigern Gattungen der Poes fie ist unter den französischen Dichtern der Kardinal Bernis (geb. 1715.) einer der glücklichsten, und ihm vornehmlich hat man die Einführung der gefälligen, tandelnden Manier zu danken, in welcher die neuern Dichter dieser Nation zum Theil so viel Glück gemacht haben. Eben dieser leichte, ges fällige Ton herrscht auch in zwei längern Gedichten von ihm: Le Palais des Heures, ou les Quatre Points du Jour, worin er die vier Tageszeiten, und Les Quatre Saifons, ou les Georgiques Françolfes, worin er die vier Jahrszeiten mahlerisch bes fingt. Jene find eine reizende Folge lachender und anmu thiger Gemahlde; diese lettern aber Schilderungen im eds Jern und größern Geschmack, mit mannichfaltigen, beson ders mythischen, Bildern untérmischt. Folgendes Gemahls de des Herbstes ist eins von dieser legtern Art, belebt durch Phantasie und feines Gefühl.
Quels parfums rempliffent les airs?
Ou porter mes regards avides?
Bernis. Des tapis plus frais et plus verds Renaiffent dans nos champs arides; I.a nature efface les rides ; Tous fes tréfors nous font ouverts; Et le jardin des Hespérides Eft l'image de l'Univers.
C'en eft fait, la Vierge céleste, En découvrant fon front vermeil Adoucit d'un regard modefte L'ardeur brûlante du foleil. Redoutable fils de Latone, Tu ceffes de blesser nos yeux; Vertumne ramene Pomone; Et mille fruits délicieux
Brillent fur le fein de l'Automne. O foeur aimable du Printems, Tu viens acquitter fes promeffes; Si tes biens font moins éclatans, Tu n'as point de fauffes richeffes, Loin de toi le fard de Vénus, Et le clinquant de l'impofture; Ta main dépouille la Nature De fes ornemens fuperflus; L'air négligé dans la parure Te donne une beauté de plus. Les fruits plus nombreux que les feuilles, Couronnent les arbres chéris;
Et tous les biens que tu recueilles Ont moins d'éclat et plus de prix, Le regne fortuné d'Aftrée Se renouvelle dans ta cour, Tu pèfes la nuit et le jour Dans une balance dorée. Entouré de rayons heureux Qui font la richeffe du monde, Le ciel de la terre amoureux, Se peint dans le miroir de l'onde.
La Paix, reine de l'Univers Etouffe la voix des trompettes;
Un jour plus doux luit fur nos têtes; Nos travaux, mêlés de concerts, Reflemblent aux plus belles fêtes. La Nature reprend les droits; Les Dieux defcendent des montagnes; La Gloire habite les campagnes; Les Mufes rêvent dans les bois; Et laffe d'accorder les Rois, Thémis affife au pied d'un chêne, Juge les chanfons de Philène, Et donne aux Bergeres loix. Les fiers Amans de la Fortune Ont quitté la chaîne importune De la faveur et du devoir; L'art, l'industrie et le fçavoir Sortent des Villes dépeuplées; Et l'Abondance vient revoir Ses richeffes accumulées. Ton regne paifible et charmant Fait oublier celui de Flore. Automne, la terre t'adore, Et l'Univers eft ton amant. Belle encore au déclin de l'âge, Toi feule, ô divine Saifon, Utile, douce, aimable et fage, 'Du plaifir et de la raison.
Bernis. Erreur, que l'orgueil déifie, Préjugés, tyrans des Mortels, Cédez à la Philofophie.
Qui vient de brifer vos autels.. Cieux inconnus au télescope; Et vous, atômes échappés A l'oeil perçant du microfcope, Vos myfteres développés Brillent aux yeux de Calliope. - La Vérité, fille du Tems, Déchire le voile des fables;
Je vois des mondes innombrables; Le feu lui-même eft habité; L'air dans fes ondes fi fluides, Découvre à mon oeil enchanté Ses Tritons et fes Néréides. La lumière, dont les couleurs Forment la parure du monde, Renferme la race féconde D'un peuple couronné de fleurs. La nature anime les marbres; L'air, le feu, la terre et les eaux, Les fruits, qui font plier nos arbres, Sont autant de mondes nouveaux. Tout agit, rien n'eft inutile Et la reine des animaux Unit par différens anneaux L'homme fuperbe et le reptile. Fiers amans de la liberté, Les êtres l'un de l'autre efclaves, Ignorent leur captivité
Et méconnoiffent leurs entraves. › Tout cède à la commune loi. Terre orgueilleuse et téméraire, Apprends que l'astre qui l'éclaire Se doit au monde comme à toi. Obéis, remplis ta carriere, Adore la fource premiere
Des beaux jours qui te font donnés; Reçois et repands la lumiere
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