Imagens da página
PDF
ePub
[blocks in formation]

The young prince Hippolytus, having incurred the displeasure of the king his father, has started for his place of exile. He is driving his chariot along the sea shore, when all at once a hideous monster emerges from the waves. After a severe conflict, in which the monster is killed, the horses become unmanageable from fright. His chariot is dashed to pieces, and himself becoming entangled in the reins, is dragged amongst the rocks. His guards hasten to render him assistance, but he has only time to utter a few words before he expires. The details of this melancholy catastrophe are related to the father by one of his attendants.

A PEINE nous sortions des portes de Trézène
Il était sur son char: ses gardes affligés
Imitaient son silence, autour de lui rangés :
Il suivait tout pensif le chemin de Mycènes ;
Sa main sur les chevaux laissait flotter les rênes: 3
Ses superbes coursiers, qu'on voyait autrefois
Pleins d'une ardeur si noble obéir à sa voix,

4

L'œil morne maintenant et la tête baissée,
Semblaient se conformer à sa triste pensée.
Un effroyable cri, sorti du fond des flots,
Des airs en ce moment a troublé le repos :
Et du sein de la terre une voix formidable

Répond en gemissant à ce cri redoutable.

Jusqu'au fond de nos cœurs notre sang 5 s'est glacé ;

1 His vain imaginary hope. 2 ephemeral (short-lived.) 3 let the reins hang 5 our blood is congealed in our hearts.

loosely. 4 with sorrowful eye.

Des coursiers attentifs le crin1 s'est hérissé.
Cependant sur le dos de la plaine liquide 2
S'éléve à gros bouillons 3 une montagne humide:
L'onde approche, se brise, et vomit à nos yeux,
Parmi des flots d'écume, un monstre furieux.
Son front large est armé de cornes menaçantes;
Tout son corps est couvert d'écailles jaunissantes ; *
Indomptable taureau, dragon impétueux,
Sa croupe se recourbe en replis tortueux ; 5
Ses longs mugissements font trembler le rivage.
Le ciel avec horreur voit ce monstre sauvage;
La terre s'en émeut 6, l'air en est infecté,
Le flot qui l'apporta recule épouvanté.
Tout fuit; et sans s'armer d'un courage inutile,
Dans le temple voisin chacun cherche un asyle.
Hippolyte lui seul, digne fils d'un héros,

Arrête ses coursiers, saisit ses javelots,

Pousse au monstre," et d'un dard lancé d'une main sûre,

Il lui fait dans le flanc une large blessure.

De rage et de douleur le monstre bondissant 8

10

Vient aux pieds des chevaux tomber en 9 mugissant ;
Se roule, et leur présente une gueule 1o enflammée
Qui les couvre de feu, de sang, et de fumée.
La frayeur les emporte; et sourds à cette fois,
Ils ne connaissent plus ni le frein 11 ni la voix ;
En efforts impuissans leur maître se consume;
Ils rougissent le mords 13 d'une sanglante écume.

12

1 The mane stands erect. 2 upon the surface of the watery plain. 3 in large angry waves. 4 with yellow scales. 5 his back moves in tortuous folds. 6 the earth is in commotion. 7 rushes against the monster. 8 the monster rebounding. 9 roaring. 10 a fiery mouth. 11 the bit. 12 exhausts himself in powerless efforts. 13 they stain the bit with bloody foam.

On dit qu'on a vu même, en ce désordre affreux,

Un Dieu qui d'aiguillons pressait leur flanc poudreux.1 A travers les rochers la

peur les précipite;

L'essieu crie et se rompt2; l'intrépide Hippolyte
Voit voler en éclats 3 tout son char fracassé ;
Dans les rênes lui-même il tombe embarrassé.
Excusez ma douleur; cette image cruelle
Sera pour moi de pleurs une source éternelle :
J'ai vu, seigneur, j'ai vu votre malheureux fils,
Traîné par les chevaux que sa main a nourris.
Il veut les rappeler, et sa voix les effraie;

Ils courent; tout son corps n'est bientôt qu'une plaie,
De nos cris douloureux la plaine retentit.

Leur fougue impétueuse enfin se ralentit 5:

Ils s'arrêtent non loin de ces tombeaux antiques
Où des rois ses aïeux sont les froides reliques.
J'y cours en soupirant, et sa garde me suit:
De son généreux sang la trace nous conduit;
Les rochers en sont teints; les ronces dégouttantes
Portent de ses cheveux les dépouilles sanglantes,
J'arrive, je l'appelle; et me tendant la main,
Il ouvre un ciel mourant qu'il referme soudain :
"Le ciel," dit-il, "m'arrache une innocente vie.
Prends soin après ma mort de la triste Aricie.
Cher ami, si mon père un jour désabusé,
Plaint le malheur d'un fils faussement accusé,
Pour appaiser mon sang et mon ombre plaintive,
Dis-lui qu'avec douceur il traite sa captive;

1 Who thrust the goads into their dusty flanks. 2 the axletree breaks. 3 he sees his broken chariot shivered to pieces. 4 is quickly one mass of wounds. 5 their impetuous fury slackens. 6 stained. 7 the dropping briars bear the bloody spoils of his locks.

Qu'il lui rende..." A ce mot ce Héros expiré
N'a laissé dans mes bras qu'un corps défiguré :
Triste objet où des dieux triomphe la colère,
Et que méconnaîtrait 1 l'œil même de son père.

RACINE.

LA FEUILLE FLÉTRIE.

POURQUOI tomber déjà feuille jaune et flétrie ?
J'aimais ton doux aspect, dans ce triste vallon.
Un printemps, un été furent toute ta vie ;
Et tu vas sommeiller sur le pâle gazon.

Pauvre feuille! il n'est plus le temps où ta verdure
Ombrageait le rameau dépouillé maintenant.

Si fraîche au mois de Mai! faut-il que la froidure
Te laisse à peine encore un incertain moment!

L'hiver, saison des nuits, s'avance et décolore

Ce qui servait d'asyle aux habitants des cieux; Tu meurs, un vent du soir vient t'embrasser encore, Mais ses baisers glacés pour toi sont des adieux.

ELISA MERCOEUR.

L'OUBLI.

SUR LA MORT D'UNE JEUNE FILLE.

Après avoir dit quelque temps
Elle était jeune, elle était belle,
On l'oublîra; l'herbe nouvelle
Couvrira sa tombe au printemps.

1 Would fail to recognise.

[ocr errors][merged small][merged small][merged small]

During the decline of the Roman empire, the provinces, especially those which were most remote, were subject to the most cruel despotism at the hands of the Roman governors. There was no kind of cruelty of which these envoys of Rome were not guilty to gratify their avarice. Groaning under this oppressive rule, some tribes from the banks of the Danube sent a deputy to Rome to prefer a complaint to the senate. This man was remarkable for the meanness of his appearance; but on being introduced into the senate, after pourtraying in the strongest colours and most energetic language the tyranny under which his country groaned, he concluded with an eloquent appeal to the justice of the Roman senate and people. His plainness and freedom of speech, so far from bringing upon him the displeasure of the senate, so won their regard, that they elected him a senator. (The piece opens with a description of the savage appearance and dress of the peasant deputy.)

SON menton nourrissait une barbe touffue;

Toute sa personne velue 3

1 And smiles will wipe away the former tears. 2 staying there his rapid course. 3 covered with hair.

« AnteriorContinuar »