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Voit tout son évêché peuplé de ses bâtards;

Mais un homme humble, doux, charitable, sincère, Chaste dans sa maison, modeste dans sa chaire, Et dont les saintes mœurs au monde fassent voir Qu'il croit aux vérités qu'il ne peut concevoir;

Ah! si cet homme-dieu se trouve sur la terre, L'auteur de cet ouvrage eût mieux fait de se taire. Ila tort, très-grand tort, j'en conviens de bon cœur; Oui, mais vous conviendrezalors, mon cher docteur, Qu'il est moins de distance entre l'homme et la bête, Qu'entre l'homme de bien et l'homme malhonnête.

SATIRE

CONTRE LE MARIAGE.

MARI, toujours à plaindre et qu'on ne plaint jamais,

Marié pour le bruit, la honte et les regrets;
Esclave, lâchement courbé sur une rame,
Forcé de caresser et de haïr ta femme;

Va, souffre, malheureux, jusqu'à tes derniers ans,
Pour une seule erreur, souffre tous les tourmens.

Repeat thy loath'd embraces ev'ry night,
Prompted to act by duty, not delight;
Christen thy forward bantling once a year,
And carefully thy spurious issue rear;
Go, once a week, to see the brat at nurse,
And let the young impostor drain thy purse;
Hedge-sparrow like, what cuckoos have begot,
Do thou maintain, incorrigible sot !

Oh!I could curse the pimp, who could do less,
He's beneath pity, and beyond redress.
Pox on him! let him go! what can I say?
Anathemas on him are thrown away:

The wretch is married and has known the worst;
And his great blessing is, he can't be curs'd.

Marriage! o hell and furies! name it not
Hence, hence, ye holy cheats! a plot, a plot.
Marriage! 'tis but a licens'd way to sin,
A noose to catch religious woodcocks in;
Or the nick-name of love's malicious fiend
Begot in hell to persecute mankind.

'Tis the destroyer of our peace and health;
Mis-spender of our time, our strength and wealth;
The enemy of valour, wit, mirth and all

That we can virtuous, good, or pleasant call.
By day, 'tis nothing but an endless noise,
By night, the echo of forgotten joys;

Abroad, the sport and wonder of the crowd ,

Répète, chaque nuit, l'insipide caresse
Que dicte le devoir et non pas la tendresse ;
Sur les fonds baptismaux va porter tous les ans
Le marmot que tu mets au rang de tes enfans;
Tous les huit jours, enfin, va voir chez sa nourrice
Le beau petit voleur qui dans tes biens se glisse;
Et couve bêtement, incorrigible fou,

Les œufs que dans ton nid vient pondre le coucou!
Que ne puis-je, grand Dieu, pour épancher ma bile,
De malédictions accabler l'imbécille!

Que dis-je, vains efforts, tous les traits sont perdus,
L'anathême le frappe et ne le blesse plus!
Marié, son état ne peut plus être pire;

Il lui reste un bonheur: on ne peut le maudire.
Le mariage! oh ciel! je frémis à ce nom;
Fuyez, fourbes sacrés! ô crime! ô trahison!
Le mariage n'est qu'un voile à tous les crimes,
Un trébuchet ouvert aux dévotes victimes,
Monstre qui, de l'amour osant prendre les traits,
Détruit du genre humain et la joie et la paix!
Rien de bon, rien de beau, d'utile ou d'agréable,
Qui ne change à l'instant sous sa main détestable;
Il énerve l'esprit, la force, la gaîté,
Il glace le courage et flétrit la beauté.
Quel être, qu'un époux! contre lui tout se ligue:
Le jour, on l'étourdit; la nuit, on le fatigue;
Il sort, tout le public s'amuse à ses dépens;

At home, the hourly breach of what they vow'd:
In youth, 'tis opium to our lustfull rage,
Which sleeps a-while, but wakes again in age.
It heaps on all men much, but useless care.
For, with more trouble, they less happy are.

Ye Gods! that man, by his own slavish law,
Should on himself such inconvenience draw?
If he would wiser nature's laws obey

Those chalk him out a far more pleasant way.

When lusty youth and potent wine conspire To fan the blood into a gen'rous fire, We must not think the gallant will endure The puissant issue of his calenture, Nor always in his single pleasures burn Tho'nature's hand-maid sometimes serves the turn. No, he must have a sprightly youthful wench, In equal floods of love his flame to quench; One that will hold him in her clasping arms And in that circle all his spirits charms; That with new motion and unpractis'd art Can raise the soul, and re-insnare the heart. Hence spring the noble, fortunate and great Always begot in passion and in heat. But the dull offspring of the mariage-bed, What is it; but a human piece of lead? A sottish lump, engender'd of all ills, Begot, like cats, against their fathers wills?

Il rentre, sa moitié fausse tous ses sermens;
Jeune, le feu d'amour s'assoupit dans son âme;
Vieux enfin, sans espoir, il en ressent la flamme.

Et l'homme a pu créer ces déplorables lois! A la chaîne, au carcan, se condamner par choix! Ah! que ne suivait-il la route douce et pure Que trace, au tendre amour, l'indulgente nature! Quand la jeunesse ardente et qu'un vin généreux Font bouillonner les flots d'un sang impétueux, Je suis loin de vouloir que, toujours solitaire, Un beau galant combatte un penchant salutaire, Ou bien que, satisfait de l'ombre des plaisirs, Il donne tristement le change à ses desirs. Non! qu'il prenne une jeune et fringante maîtresse Qui, dans des flots d'amour étanche sa tendresse. Et qui, l'enveloppant du doux nœud de ses bras, Et savante dans l'art des amoureux combats, Par de nouveaux plaisirs renouvellant sa flamme, Ranime ses desirs et captive son âme.

Lànaîtront ces enfans nobles, fiers, pleins d'ardeur, Conçus dans le plaisir, et faits pour le bonheur. Mais ne me parlez pas de ces masses informes, Froids et lourds rejetons d'un mariage en formes: Cet avorton moral, sans force et sans chaleur, Fruit de l'indifférence, est fait pour le malheur.

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