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BUTLER.

HUDIBRAS.

CHANT 2.

CERTAIN auteur de sagesse profonde,
Dans un gros livre aussi clair que le jour,
Très-savamment a prouvé que ce monde
Etait formé de combats. et d'amour.

Dans les romans ainsi, pour l'ordinaire,
Tous les héros font l'amour et la guerre.
Pour nous,
laissant aux tendres romanciers
Cueillir le myrte, et courant à la gloire
Nous offrirons, dans cette noble histoire,
Fort.

peu d'amans et beaucoup de guerriers.

Mais nous rendrons une justice égale Aux deux partis, aux vaincus, aux vainqueurs; Gardons-nous bien d'imiter ces auteurs Qui, pour bâtir la valeur colossale D'un paladin, d'une main libérale

Lui font occire ennemis par milliers,

Like those that a whole street do raze
To build a palace in the place,
They never care how many others
They kill, without regard of mothers
Or wives, or children.

So a wild tartar, when he spies
A man that's handsome, valiant, wise,
If he can kill him, thinks t'inherit
His wit, his beauty, and his spirit;
As if just so much he enjoy'd
As in another is destroy'd.

For when a giant's slain in fight,
And mow'd o'erthwart, or cleft downright,
It is a heavy case, no doubt,

A man should have his brains beat out,
Because he's tall, and has large bones.

Renverser seul phalanges toutes neuves,
Et raser net des bataillons entiers,

Sans nul égard pour tant de pauvres veuves,
Tant d'orphelins.

Tel un tartare, au bras, au cœur d'airain, Si, par hazard, il trouve en son chemin Un voyageur beau, bien fait, brave, sage, En l'assommant croit acquérir soudain Son port, ses traits, son esprit, son courage.

Je l'avouerai, dans maint et maint roman, Lorsque je vois un chevalier pourfendre, D'un coup de sabre, un

de sabre, un superbe géant, Pour ce dernier je sens mon cœur se fendre: S'il meurt, hélas! c'est parce qu'il est grand; Un pied de moins lui sauvait la cervelle.

ROCHESTER.

SATIRE AGAINST MAN.

WERE I, who to my cost already am

One of those strange, prodigious creatures, man,
A spirit free to chuse, for my own

share
What case of flesh and blood I'd please to wear,
I'd be a dog, a monkey, or a bear :
Or any thing, but that vain animal,
Who is so proud of being rational.
His senses are too gross, and he'll contrive
A sixth to contradict the other five.
And, before certain instinct, will prefer
Reason, which fifty times for one does err.

Reason, an ignis fatuus in the mind,
Which leaving light of nature, sense, behind,
Pathless and dang'rous wand'ring ways it takes,
Thro' error's fenny bogs,, and thorny brakes;
Whilst the misguided follower climbs with pain,
Mountains of whimsies, heap'd in his own brain;
Stumbling from thought to thought, falls headlong dow

ROCHESTER.

SATIRE CONTRE L'HOMME.

Je suis, puisque telle est la volonté des cieux,

Un de ces animaux étranges, merveilleux,

Que l'on appelle un homme. Ah! si j'étais le maître
D'arranger mes destins, j'aimerais bien mieux être
Un chien, un singe, un ours, toute autre chose enfin
Que ce sot animal et si faible et si vain.
Tout orgueilleux d'avoir la raison en partage,
De ses sens trop grossiers il dédaigne l'usage;
Il en veut un de plus, et ce sixième sens

Des cinq autres toujours combat tous les penchans.
L'homme préfère enfin, par un choix trop bizarre,
A l'instinct qui le sert, la raison qui l'égare.

La raison! qu'est-ce donc, dites-moi, s'il vous plaît, Qu'est-ce que la raison? un petit feu follet Qui, loin du droit chemin tracé par la nature, Au sentier de l'erreur nous mène à l'aventure. Le voyageur séduit, qui la prend pour flambeau, Gravit sur des rochers formés dans son cerveau;

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