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Douce, et son enjouement égalait sa douceur; Modeste, et sa jeunesse égalait sa candeur; Heureuse si jamais l'innocence dut l'être, Son sort fut trop brillant, trop élevé peut-être. Sur les hauts peupliers se rapprochant des cieux, Tel brille des forêts le chantre harmonieux, Orgueilleux de son chant et fier de son plumage. La mort a remarqué ses plumes, son ramage; La mort frappe, il expire, il tombe; les forêts En perdant ses accords ont perdu leurs attraits. De tes accords aussi la touchante merveille D'un long frémissement frappe encor mon oreille: Et comment l'oublier, quand ce son enchanteur D'un plaisir douloureux fait palpiter mon cœur?

Jeunesse, amour, beauté, vertus, grâces modestes, Brillantes qualités, dons charmans, fleurs célestes, Oui, le ciel de ces fleurs se plut à l'embellir! Et ma Narcisse au ciel aimait à les offrir! Et moi, moi, trop heureux, j'étais.... j'étais son père! Hélas! tout m'enchantait et tout me désespère; Tout enfonce le trait dont mon cœur est blessé ; Et mon malheur s'accroît de mon bonheur passé!

Comme un bel arbre en fleurs renversé par l'orage,

Lovely in death the beauteous ruin lay;
And if in death still lovely, lovelier there;
Far lovelier! pity swells the tide of love.
And will not the severe excuse a sigh?
Scorn the proud man that is asham'd to weep;
Our tears indulg'd indeed deserve our shame.
Ye that e'er lost an angel! pity me.

Soon as the lustre languish'd in her eye,
Dawning a dimmer day on human sight;
And on her cheek, the residence of spring,
Pale omen sat; and scatter'd fears around
On all that saw, and who would cease to gaze,
That once had seen? with haste, parental haste,
I flew, I snatch'd her from the rigid north,
Her native bed, on which bleak Boreas blew,
And bore her nearer to the sun; the sun,
As if the sun could envy, check'd his beam,
Deny'd his wonted succour; nor with more
Regret beheld her drooping, than the bells
Of lilies; fairest lilies, not so fair!

Queen lilies! and ye painted populace! Who dwell in fields, and lead ambrosial lives; In morn and ev'ning dew, your beauties bathe, And drink the sun; which gives your cheeks to glow, And out-blush, mine excepted, ev'ry fair : You gladlier grew, ambitious of her hand,

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J'ai vu, j'ai vu ma fille, au printems de son âge,
Chanceler, succomber : dans les bras de la mort,
Si charmante autrefois, elle était belle encore.
Austère philosophe, ah! pardonne à mes larmes :
Qui pourrait, d'un oeil sec, voir périr tant de charmes?,
Pères, qui dans ce nom mettez votre bonheur,
Perdez, perdez un ange, et jugez ma douleur!
Quand je vis sur son front les couleurs printanières
S'effacer par degrés; sous leurs faibles paupières
Lorsque de ses beaux yeux les rayons presqu'éteints
Tombaient languissamment; quand de ses pâles mains,
Si fraiches autrefois, la brûlante faiblesse
Eut d'un mortel présage effrayé ma tendresse ;
Je la pris, la serrai, l'emportai dans mes bras;
A sa froide patrie, à nos tristes climats,
A la rigueur du nord, ma tendresse allarmée
Arracha mon enfant, ma fille bien aimée.
Je conduisis Narcisse en des climats plus doux,
Où, plus près du soleil.... mais le soleil jaloux
Vit périr sans pitié cette jeune mortelle,
Comme il eût vu périr un beau lys, moins beau qu'elle.
Lys, monarque des champs, et vous, peuples de fleurs,
Vous, nourris d'ambroisie et brillans de couleurs,
Qui vous rafraichissez des larmes de l'aurore,
Qui buvez les rayons du jour qui vous colore!
Vous croissiez, empressés de tomber sous sa main,
De mêler votre éclat à l'éclat de son teint,

Which often cropt your odours, incense meet
To thought so pure! Ye lovely fugitives!
Coeval race with man! for man you smile;
Why not smile at him too? You share indeed
His sudden pass; but not his constant pain.

Turn, hopeless thought! turn from her: thought repell'd Resenting rallies, and wakes every woe.

Snatch'd ere thy prime! and in thy bridal hour!
And when kind fortune, with thy lover, smil'd!
And when high flavour'd thy fresh op'ning joys!
And when blind man pronounc'd thy bliss complete!
And on a foreign shore,
foreign shore, where strangers wept!
Strangers to thee; and, more surprising still,
Strangers to kindness, wept: their eyes let fall
Inhuman tears; strange tears! that trickled down
From marble hearts! obdurate tenderness!

A tenderness that call'd them more severe;
In spite of nature's soft persuasion, steel'd;
While nature melted, superstition rav'd;
That mourn'd the dead; and this deny'd a grave.

What could I do? What succour? What resource?

With pious sacrilege, a grave I stole;

With impious piety, that grave I wrong'd;

D'unir à ses couleurs vos couleurs éclipsées,
Et vos douces odeurs à ses douces pensées.
Aimables fugitifs, légers contemporains

De l'homme, vous aimez à sourire aux humains;
Plaignez-les : votre vie a, de la vie humaine,
La rapide durée, et non la longue peine!

Fuyez, penser fatal, éloignez-vous de moi!
Ma fille!.... vains efforts!, tout me ramène à toi.
Quoi! la mort a détruit sa beauté virginale,
Même avant sa primeur; à l'heure nuptiale;
Épris de ses attraits, quand son heureux amant
Apprenait à son cœur un nouveau sentiment!...
Quand l'amour la parait des fleurs de l'hyménée!
Quand le monde disait : Elle est trop fortunée!
Sur des bords étrangers, ma fille, entre mes bras,
Meurt, et des étrangers ont pleuré son trépas!
Ils pleuraient des vertus et des charmes trop rares.
Des étrangers! que dis-je! ah, plutôt des barbares,
Étrangers, en effet, à la compassion:

Dans leurs cœurs égarés, la superstition
Désavouait les pleurs qu'arrachait la nature.
La pitié vainement combattait l'imposture: ..
L'une, de mon enfant, semblait prendre le deuil,
Et l'autre, à mon enfant, refusait un cercueil.

Dans ces affreux momens, que faire?... le dirai-je?
Protégé par la nuit, saintement sacrilège,
Seul, dans l'ombre, j'osai dérober un tombeau;

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