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Sur un buisson voisin se blottit, puis s'élance,
Affecte, en s'envolant, une fausse frayeur,
Et donne ainsi le change à son persécuteur.
Tel aussi le pluvier, ouvrant ses blanches ailes,
Dans l'air trace avec bruit vingt cercles infidèles,
S'abaisse tout à coup, et d'un vol plus léger
Rasant au loin les champs, déroute le berger.
Avec plus d'art encor la poule de bruyère,
Qu'un chasseur a surprise au fond d'une clairière,
Contrefait ses poussins, avec peine, comme eux,
Se traîne, en trébuchant, sur un terrein pierreux,
Par sa pieuse fraude et son adroite fuite
Les sauve, et du limier détourne la poursuite.

Muse, ne rougis pas d'exprimer tes regrets
Sur ces oiseaux charmans, tes frères des forêts,
Que l'homme, ce tyran trop adroit, trop barbare,
De leurs légers amis, de leurs amours sépare.
Quand le ciel leur donna le domaine des airs,
L'homme, l'homme doit-il leur ôter l'univers?
Vois ces jolis captifs perdre, dans une cage,
La gaîté de leur chant, l'éclat de leur plumage.
Toi, l'ami des amours et des chants amoureux,
Laisse en paix ces amans, permet leur d'être heureux;
Au nom de la pitié, fais grâce à l'innocence;
Au nom de l'harmonie, épargne la constance!
N'afflige pas sur-tout le chantre de la nuit,
Ne le fais pas gémir sur son berceau détruit.

To brook the harsh confinement of the

cage.

Oft when, returning with her loaded bill,
Th' astonish'd mother finds a vacant nest,
By the hard hand of unrelenting clowns
Robb'd, to the ground the vain profusion falls;
Her pinions ruffle, and, low drooping, scarce
Can bear the mourner to the poplar shade;
Where, all abandon'd to despair, she sings
Her sorrows through the night; and, on the bough,
Sole sitting, still at every dying fall
Takes up again her lamentable strain

Of winding woe; till, wide around, the woods
Sigh to her song, and with her wail resound.

But now the feather'd youth their former bounds, Ardent, disdain; and weighing oft their wings, Demand the free possession of the sky:

This one glad office more, and then dissolves
Parental love at once, now needless grown.
Unlavish Wisdom never works in vain.
"Tis on some evening, sunny, grateful, mild,
When nought but balm is breathing thro' the woods,
With yellow lustre bright, that the new tribes
Visit the spacious heavens, and look abroad
On nature's common, far as they can see
Or wing, their range and pasture. O'er the boughs
Dancing about, still at the giddy verge

Captifs trop

délicats

pour un long esclavage, Ces petits rossignols périraient dans ta cage. Et quand, le bec chargé d'un butin précieux, La femelle à son nid reviendra, quand ses yeux Ne retrouveront plus les fruits de sa tendresse, Quel désespoir alors! Interdite, elle laisse Tomber sur le gazon l'inutile butin, Se traîne lentement vers le berceau voisin; Là, le cœur palpitant, la plume hérissée, Toute entière à son deuil, profondément blessée, De lamentables sons elle remplit les bois, Épuise chaque nuit sa défaillante voix, Chaque nuit la ranime, et l'écho solitaire Répond seul à la tendre et malheureuse mère. Déjà, fiers d'un plumage et plus fort et plus beau, Les jeunes nourrissons dédaignent leur berccau ; Ils demandent les airs; ils osent de leurs ailes Essayer les ressorts; des bontés paternelles Le terme est arrivé. Dieu ne fait rien en vain, Aux besoins des oiseaux il borne leur instinct; Dès qu'elle est inutile il éteint leur tendresse, Et sa grandeur encor brille dans leur faiblesse. Vers le soir d'un beau jour, quand, plus calme, plus frais, L'air de douces odeurs parfume les bosquets; Quand toute la nature est tranquille, riante,

La petite famille active, impatiente,

Sur les bords de son nid se soulève, des yeux

Their resolution fails; their pinions still,
In loose libration stretch'd, to trust the void
Trembling refuse: till down before them fly
The parent guides, and chide, exhort, command,
Or push them off. The surging air receives
Its plumy burden; and their self-taught wings
Winnow the waving element. On ground
Alighted, bolder up again they lead,
Farther and farther on, the lengthening flight;
Till vanish'd every fear, and every power
Rous'd into life and action, light in air
Th' acquitted parents see their soaring race,
And, once rejoicing, never know them more.

THE NYMPH BATHING.

CLOSE in the covert of an hazle copse,
Where, winded into pleasing solitudes,
Runs out the rambling dale, young Damon sat,
Pensive, and pierc'd with love's delightful pangs.
There to the stream that down the distant rocks

Hoarse-murm'ring fell, and plaintive breeze that play'd
Among the bending willows, falsely he

Interroge l'espace et mesure les cieux,
Voltige, rentre, sort, se hazarde, s'élance;
Sur un rameau pliant s'essaye et se balance;
Perd, reprend l'équilibre; au nouvel élément
Prête à s'abandonner, s'arrête en frémissant.
Les pères cependant grondent les plus timides,
Flattent les plus hardis, et, devenant leurs guides,
Dirigent avec art leurs mouvemens divers,
Et les poussent enfin dans le vide des airs.
Etourdis de leur vol, les élèves à peine
Osent s'y confier, descendent dans la plaine,
S'arrêtent quelque tems, se relèvent encor,
Et, plus hardis enfin, prenant un noble essor,
Sous la voûte des cieux planent avec courage
Pleins de vie et d'ardeur. Heureux de leur ouvrage,
Et, fiers de renoncer à des soins superflus,
Leurs parens désormais ne les connaissent plus.

LA BAIGNEUSE,

DANS un réduit secret, asile du mystère, Où, d'arbres couronné, le vallon solitaire Promène ses détours, Damon, sombre et pensif, Au ruisseau qui fuyait avec un bruit plaintif, Aux saules qui semblaient pleurer sur son rivage, Aux vents qui murmuraient à travers leur feuillage, Damon, en gémissant, racontait sa douleur,

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