Des mots assez brillans, assez doux, assez frais! Et de tant de parfums l'essence vive et pure Jaillirait de mes vers comme de la nature! N'importe, sans espoir j'obéis au desir; Si le succès me fuit, j'atteindrai le plaisir. Venez, nymphes, bergers, vous tous dont l'âme est pure, Et toi, toi, de mes vers l'orgueil et la parure, Viens avec ce regard modestement baissé, Qui perce jusqu'au vif le cœur qu'il a blessé; Cet œil tranquille et doux, cet œil, ma Virginie, Où se peint la raison à la candeur unie Où brillent la vertu, l'esprit, le sentiment, Et qui fixe à jamais l'époux toujours amant. Ah! quand le mois de mai se couronne de roses, Viens admirer les fleurs nouvellement écloses, Viens, choisis des bouquets; quemon heureuse main Les mêle à tes cheveux, les place sur ton sein! Et, se développant sur ce sein que j'adore, Leurs doux parfums bientôt seront plus doux encore.
QUAND l'âme de l'Amour se répand dans les airs, Quand son feu créateur embrase l'univers, L'oiseau devient galant, il soigne son plumage, Et le desir de plaire attendrit son ramage. En sons faibles et doux il prélude; ses chants
At first faint-warbled. But no sooner grows The soft infusion prevalent, and wide, Than, all alive, at once their joy o'erflows In music unconfin'd. Up springs the lark, Shrill voic'd, and loud, the messenger of morn; Ere yet the shadows fly, he mounted sings Amid the dawning clouds, and from their haunts Calls the tuneful nations. Every copse up
Deep-tangled, tree irregular, and bush Bending with dewy moisture, o'er the heads Of the coy quiristers that lodge within, Are prodigal of harmony. The thrush And wood-lark, o'er the kind contending throng Superior heard, run thro' the sweetest length Of notes; when listening Philomela deigns To let them joy, and purposes, in thought Elate, to make her night excel their day. The blackbird whistles from the thorny brake; The mellow bullfinch answers from the
grove: Nor are the linnets, o'er the flowering furze Pour'd out profusely, silent. Join'd to these, Innumerous songsters, in the freshening shade Of new-sprung leaves, their modulation mix Mellifluous. The jay, the rook, the daw, And each harsh pipe, discordant heard alone, Aid the full concert; while the stock-dove breathes A melancholy murmur thro' the whole.
S'élèvent par degrés, et ses accords bruyans Forment de bois en bois une chaîne infinie;
Tout arbre est un orchestre, et tout est harmonie. De l'aube prévenant le rayon matinal,
La criarde alouette a donné le signal;
Même avant que la nuit ait replié ses ombres, Quand du frais orient les nuages moins sombres Commencent à blanchir, elle éveille à grands cris Du champêtre concert les acteurs endormis. Dans les bois, les vergers, les taillis, les bruyères, De ce peuple chanteur les familles légères S'éveillent à l'amour, au plaisir ; et soudain Chaque arbre offre en tribut son hymne du matin. Philomèle se tait, son orgueilleux silence Permet à ses rivaux ce triomphe; elle pense, Sûre de ses talens, qu'elle doit à son tour, Par les chants de la nuit surpasser ceux du jour. La grive cependant, jette, par intervalle, A travers leurs accords son octave inégale; Sur l'aube-épine en fleurs le merle va sifflant, Le bouvreuil lui répond sur le saule pliant, Le genêt des linots entend le doux ramage; D'autres font de leurs chants retentir le bocage; La corneille, le geai, de leurs sons discordans, Rendent du grand concert les effets plus piquans; Tandis que le ramier, au fond de quelqu'enceinte, Soupire tristement son amoureuse plainte.
"Tis love creates their melody, and all This waste of music is the voice of love; That even to birds, and beasts, the tender arts Of pleasing teaches. Hence the glossy kind Try every winning way inventive love
Can dictate, and in courtship to their mates Pour forth their little souls. First, wide around, With distant awe, in airy rings they rove, Endeavouring by a thousand tricks to catch The cunning, conscious, half-averted glance Of their regardless charmer. Should she seem Softening the least approvance to bestow, Their colours burnish, and by hope inspir'd, They brisk advance; then on a sudden struck, Retire disorder'd; then again approach; In fond rotation spread the spotted wing, And shiver every feather with desire.
Connubial leagues agreed, to the deep woods They haste away, all as their fancy leads, Pleasure, or food, or secret safety prompts; That nature's great command may be obeyed; Nor all the sweet sensations they perceive Indulg'd in vain. Some to the holly-hedge Nestling repair, and to the thicket some; Some to the rude protection of the thorn Commit their feeble offspring: the cleft tree Offers its kind concealment to a few;
Ah! l'amour à chanter les instruit nuit et jour; Ce torrent de musique est la voix de l'amour! L'amour, même aux oiseaux, enseigne l'art de plaire; Pour charmer sa femelle, ou coquette ou sévère, Le petit amoureux déploie en se jouant, L'adresse, les détours, les ruses d'un amant. Respectueux d'abord autant qu'elle est cruelle, En cercles éloignés il voltige autour d'elle. Surprend-il, dans un œil qu'on détourne à moitié, Quelque regard plus doux, quelque tendre pitié? Semble-t-elle approuver ses chants et son hommage? Alors un nouveau lustre embellit son plumage; Beau, fier, mais agité, troublé dans son essor, Il vole, fuit, revient, s'enfuit, revient encor; Il pétille, et l'ardeur qui dans son corps s'allume, D'espérance et d'amour fait trembler chaque plume.
Enfin l'hymen triomphe, et pour suivre ses lois, Les époux, deux à deux, s'enfoncent dans les bois. L'instinct, l'occasion, quelquefois le caprice, Leur fait choisir l'autel du tendre sacrifice. Mais aux fleurs de l'amour vont succéder les fruits: Que de berceaux alors artistement construits! L'un va, sur le buisson armé pour sa défense, De sa postérité confier l'espérance; Des insects voisins nourrissant leurs petits, Dans le touffus des bois d'autres placent leurs nids;
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