Notre rimeur voit sans regret Dès ce moment, notre poëte Se lève tard, dine long-tems, Se promène, lit la gazette, Adieu les vers et les talens; Plus de sonnets, plus d'épigrammes; Plus de madrigaux pour ces dames. Son patron justement surpris, Un matin, sans cérémonie, Très-froidement le congédie. « J'aimais, lui dit-il, vos écrits; » Mais vous avez fait disparaître » L'estime qui sut nous unir: » Votre talent l'avait fait naître, »Lui seul pouvait l'entretenir, »> Jeunes auteurs, femmes charmantes, Ah! croyez-moi, ne négligez jamais Les beaux talens ou les grâces touchantes Qui firent vos premiers succès. Far to the north, and calls his ruffian blasts: As yet the trembling year is unconfirm'd, THOMSON. EXTRAITS DU POEME DES SAISONS. PREMIERS EFFETS DU PRINTEMS. L'HIVER, le triste hiver, fuyant de nos climats, Tout renaît, tout fleurit : mais, indécise encore, L'année hésite, craint. Souvent la tendre aurore Voit pâlir ses rayons; par un brusque retour Souvent l'hiver revient désembellir le jour. L'oiseau, peu sûr encor du printems, ose à peine Risquer le faible essor de son aile incertaine, The plovers when to scatter o'er the heath, At last from Aries rolls the bounteous sun, And the bright Bull receives him. Then no more Th' expansive atmosphere is cramp'd with cold; But, full of life and vivifying soul, Lifts the light clouds sublime, and spreads them thin, White thro' the neighb'ring fields the sower stalks, With measur'd step; and, liberal, throws the grain Into the faithful bosom of the ground: The harrow follows harsh, and shuts the scene. A peine il ose encor, de sa timide voix, Mais, quittant du bélier le signe pluvieux, Près du brillant taureau le grand astre des cieux S'élance; de ses feux il ranime la terre, Des entraves du froid dégage l'atmosphère, Et change par degrés les nuages épais En nuages légers, en flocons de duvets. Les folâtres zéphirs de leurs douces haleines Ont épuré les airs et ramolli les plaines; Le laboureur sourit au réveil des beaux jours; Il va de ses travaux recommencer le cours. Déjà deux jeunes bœufs que la charrue appelle, Ont porté dans les champs une vigueur nouvelle; Sans peine, sous le joug, leur front s'est avancé ; Ils marchent, le labour est déjà commencé ; L'alouette, autour d'eux, chante, plane, voltige, Les anime; courbé sur le soc qu'il dirige, Le maître conduit tout et contemple gaîment Des sillons redoublés le long alignement. Plus loin, vêtu de blanc, un villageois s'avance, Des futures moissons vient semer l'espérance, Et, mesurant ses pas, d'une prodigue main Au fidèle sillon distribuer le grain. La herse, en trébuchant, va niveler la plaine, |