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Fallait-il vous quitter, je restais; votre erreur
Accusait mon esprit des fautes de mon cœur.
Mais quel vain désespoir, quelle impuissante rage!
Quand, le soir, au sortir d'un brillant équipage,
Mes superbes rivaux vous présentaient le bras.
Et je les précédais! ah! retardant leurs pas,
Quand le flambeau tremblait dans ma main défaillante,
J'embarrassais du moins leur marche triomphante.
Les cruels, ils pressaient, oui, j'en étais certain,
J'en jugeais par mon cœur, ils pressaient votre main!
Dans ce cœur indigné l'affreuse jalousie
Versait tous ses poisons, et dans ma frénésie
Mille fois, relevant mes yeux humiliés,
Mille fois je fus prêt de tomber à vos pieds.

Laissez, aurais-je dit, fuyez, charmante femme,
Cesamans sans amour, ces grands seigneurs sans âme;
L'amour, ah! sont-ils faits pour ce doux sentiment?
Non; l'amour n'est pour eux qu'un commerce galant,
Un mensonge bannal, un tendre persifflage?.
De l'amour j'ai les feux, ils en ont le langage;
Seul, je ressens l'ardeur qu'ils osent exprimer;
Ils vous parlent d'amour, seul je sais vous aimer.
La débauche a flétri leur lascive pensée;
Le sentiment s'éteint sur leur bouche blasée;
La vapeur du champagne inspire à leurs cerveaux
Non de tendres discours, mais de fades propos;
Ces sermens qu'ils ont faits, à vous, beauté céleste,

Such are the joys those toasters have in view,
And such the wit and pleasure they pursue :

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And is this love that ought to merit you? Each opera-night a new address begun, They swear to thousands what they swear to one. Not thus I sigh-but all my sighs are vainDie, wretched Arthur, and conceal thy pain: "Tis impudence to wish, and madness to complain,

Fix'd on this view, my only hope of ease, I waited not the aid of slow disease: The keenest instruments of death I sought, And death alone employ'd my lab'ring thought. This all the night-when I remember well, The charming tinkle of your morning bell! Fir'd by the sound, I hasten'd with your tea, With one last look to smooth the darksome way.—

But oh! how dear that fatal look has cost!
In that fond moment my resolves were lost.
Hence all my guilt and all your sorrows rise.-
I saw the languid softness of your eyes;
I saw the dear disorder of your bed:

Your cheeks all glowing with a tempting red;

Your night-cloaths tumbled with resistless grace : Your flowing hair play'd careless down your face;

Ils iront les redire à l'oreille immodeste

D'une vile Laïs, et, la nuit, dans ses bras,
Ils se figureront retrouver vos appas.
Et ce profane amour vous toucherait encore?
Non, ce n'est pas ainsi que j'aime, que j'adore!
Dans un moins noble sang brûle un plus pur desir.
Qu'ai-je dit? ai-je pu l'avouer sans frémir? T
Meurs, misérable Arthur, mais cache ta souffrance,
Meurs, te flatter est crime et te plaindre est démence.
Je jurai de mourir, mais je ne voulus pas

Par de lentes douleurs me traîner au trépas;
Une mort plus rapide avait pour moi des charmes,
Et Werther me donna son courage et ses armes.
Le jour vit fermenter ces généreux projets,
De son ombre la nuit en couvrit les apprêts;
L'aurore vint, j'allais.... mais vous sonnez, je vole;
Ah du moins qu'un regard, qu'un coup d'œil me console!
Chargé du déjeûner que ma maîtresse attend,
Que le valet encor lui dérobe l'amant!

Je vous revis, moment enchanteur et funeste!
Je revis vos attraits, j'oubliai tout le reste.
D'un œil qui s'ouvre au jour l'amoureuse langueur,
D'un tein plus reposé l'éclatante fraîcheur,
Le désordre d'un lit, voluptueux théàtre
Qu'en un doux abandon pressa ce corps d'albâtre,
Ces longs cheveux épars, ce voile du matin
Qu'une épingle au hazard fixait sur votre sein,

Your night-gown fasten'd with a single pin;
-Fancy improv'd the wond'rous charms within!
I fix'd my eyes upon that heaving breast,
And hardly, hardly I forbore the rest :
Eager to gaze, unsatisfied with sight,
My head grew giddy with the near delight!
-Too well know the fatal following night!

you

Th' extremest proof of my desire I give,
And since you will not love, I will not live.
Condemn'd by you, I wait the righteous doom,
Careless and fearless of the woes to come.

But when you see me waver in the wind,
My guilty flame extinct, my soul resign'd,
Sure you may pity what you can't

approve, The cruel consequence of furious love.

Think the bold wretch that could so greatly dare, Was tender, faithful, ardent, and sincere: Think, when I held the pistol to your breast, Had I been of the world's large rule possess'd, That world had then been yours, and I been blest! Think that my life was quite below my care; Nor fear'd I any hell beyond despair.—

If these reflections, though they seize you late, Give some compassion for your Arthur's fate, Enough you give, nor ought I to complain; You pay my pangs, nor have I died in vain.

Et cette robe enfin négligemment lacée,
Où mon regard voyait bien moins que ma pensée,
Tout embrasa mes sens, irrita mon amour;
Ce moment me perdit; et quand ce triste jour,
Quand ce jour désastreux à la nuit eut fait place,
Vous savez ce qu'osa ma criminelle audace.
Ah! je lus dans vos yeux ma sentence de mort,
Les juges ont en vain prononcé sur mon sort,
Arthur n'existe plus même avant qu'il périsse.
L'échafaud ne fera que finir mon supplice.
Mais quand mon corps glacé flottera dans les airs,
Sensible alors peut-être aux maux que j'ai soufferts,
Vous gémirez des feux que je ne pus éteindre,
Que vous dûtes blamer, et que vous pourrez plaindre.

Sous des habits obscurs, songez que ce valet
Portait un cœur fidèle, ardent, tendre, discret;
Que si, dans cette nuit cxcusable peut-être,
De l'univers Arthur avait été le maître,
Arthur et l'univers tombaient à vos genoux;
Songez que je n'aimais et ne craignais que vous,
Et qu'un arrêt cruel, quand vous m'êtes ravie,
Ne m'ôtera plus rien en m'arrachant la vie.

Si la douce pitié, dans ce cœur noble et pur,
En lisant cet écrit, vous parle pour Arthur,
Je bénirai la mort qui donne à ma tendresse
Cette ombre de faveur de ma belle MAÎTRESSE.

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