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Jusqu'au fond du sérail où le sort m'emprisonne, Ma raison replaçait Roxane sur le trône.

Tu dois rendre, pourtant, grâces à ma fierté, Elle a su se plier jusqu'à la fausseté; Soumise en apparence, et dans le fond rebelle, Je me suis abaissée à paraître fidèle. Et tu nommais vertu cette soumission? Ah! c'est de la vertu profaner le saint nom! Ne pouvais-je, en effet, devant toute la terre Avouer mon amant et l'aimer sans mystère? Qui pouvait condamner ce pur et doux penchant? Tu commandais en maître, il priait en amant; A ses modestes vœux je me rendais sans peine ; Esclave près de toi, près de lui j'étais reine; C'est ainsi que le cœur, tendre et fier tour à tour, Se refuse à la force et s'accorde à l'amour.

Souvent à tes plaisirs Roxane condamnée, Par des monstres hideux en triomphe amenée, Se voyait à regret remise entre tes bras.

Which extasy and transport should employ;
Clasp'd in your arms, you wonder'd still to find
So cold my kisses, so compos'd my mind;
But had thy cheated eyes discern'd aright
You'd found aversion, where you sought delight.

Not that

my

soul, incapable of love,

No charms could warm, no tenderness could move;
For him, whose love my every thought possess'd,
A fiercer passion fill'd this constant breast,
Than truth e'er felt, or falshood e'er possess'd.

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This style unusual to thy pride appears
For truth's a stranger to the tyrant's ears;
But what have I to manage or to dread?
Nor threats alarm, nor insults hurt the dead;
No wrongs they feel, no miseries they find;
Cares are the legacies we leave behind ;
In the calm grave no Usbeck we deplore,
No tyrant husband, no oppressive pow'r.

Alas! I faint-death intercepts the rest;
The venom'd drug is busy in my breast;
Each nerve's unstrung; a mist obscures the day;
My senses, strength, and ev'n my hate decay;
Though rage awhile the ebbing spirits stay'd,

Mais sans donner mon cœur je livrais mes appas;
Alors tu t'étonnais du calme de mon âme,

Mes baisers restaient froids sous tes baisers de flamme;
Ah! que dans ces momens Usbek moins prévenu
Usbek moins orgueilleux eût bientôt reconnu
Qu'en cherchant le plaisir il rencontrait la haine:
Maîtriser le plaisir, c'est le changer en peine.

Ne crois pas cependant, barbare, que mon cœur
Ne puisse de l'amour sentir la douce ardeur;
Ce cœur tendre a brûlé pour l'amant que j'adore,
Pour l'amant que je pleure, hélas! il brûle encore,
La mort même ne peut finir des feux si beaux,
Et ce cœur brûlera dans la nuit des tombeaux!

Peut-être ces discours, Usbek, vont te surprendre?
Ton oreille jamais n'apprit à les entendre.
Mais qu'ai-je à ménager, que puis-je craindreencor?
Qui pourrait m'effrayer aux portes de la mort?
Là, nous ne craignons plus que nos chagrins nous suivent;
Mourans, nous les léguons à ceux qui nous survivent.
Dans la tombe il n'est plus d'esclave, d'oppresseur;
Nul Usbek n'y viendra réveiller ma douleur.

Mais quel nuage, ô ciel! se répand sur ma vue!
Ah! je sens fermenter le poison qui me tue.
C'en est donc fait.... adieu... cruel, je vais mourir.
Mon souffle s'évapore et je sens s'affaiblir

'Tis past-they sink beneath the transient aid.
Take then, inhuman wretch, my last farewell;
Pain be thy portion here, here after hell!
And when our prophet shall my fate decree,
Be any curse my punishment, but thee!

Ma force, ma raison, et jusques à ma haine.
Je cède, avec plaisir, à la mort qui m'entraîne ;
Heureuse, si l'enfer doit s'entr'ouvrir pour moi,
D'y souffrir tous les maux, hors celui d'être à toi.

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