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de mystère. Nous parlons de liturgie Magnificat le tonnerre ne fait-il pas la tempête! Quel De profundis lugu vagues de la mer lorsqu'elles s'agitent feuilles des arbres et l'eau du ruisseau oreilles de pieuses Litanies. Les vent d'hiver nous bercent à la mélodie mél Miserere, jusqu'à ce que les oiseaux reviennent entonner, à la louage du m veille, leur gai Jubilate Deo.

§ 13. PRÉJUGÉS DES SENS

Nous pourrions accumuler bien d'aut mais à quoi bon épuiser le sujet? Partout l'homme reconnaît cette influence, qui n' ture elle-même dans toute sa rigueur, ma chant à la nature, se développe en nou notions du dehors. C'est le lierre qui couv sous lequel il est parfois difficile de disting ches et le feuillage. Sommes-nous, com jouet de la moindre impression de l'air :

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de mystère. Nous parlons de liturgie! Quel éclatant Magnificat le tonnerre ne fait-il pas résonner dans la tempête! Quel De profundis lugubre s'élève des vagues de la mer lorsqu'elles s'agitent en furie! Les feuilles des arbres et l'eau du ruisseau récitent à nos oreilles de pieuses Litanies. Les vents d'automne et d'hiver nous bercent à la mélodie mélancolique d'un Miserere, jusqu'à ce que les oiseaux du printemps reviennent entonner, à la louage du monde qui se réveille, leur gai Jubilate Deo.

§ 13. PRÉJUGES DES SENS.

Nous pourrions accumuler bien d'autres exemples, mais à quoi bon épuiser le sujet? Partout autour de lui l'homme reconnaît cette influence, qui n'est pas la nature elle-même dans toute sa rigueur, mais qui, s'attachant à la nature, se développe en nous d'après les notions du dehors. C'est le lierre qui couvre l'arbre, et sous lequel il est parfois difficile de distinguer les branches et le feuillage. Sommes-nous, comme Faust, le jouet de la moindre impression de l'air :

Sind wir ein Spiel von jedem Druck der Luft?

C'est en grande partie sur ces impressions latérales que nous élevons l'édifice du monde interne. Nous lui donnons sans doute quelque chose par notre intervention personnelle et la retouche que nous en faisons, mais le fond n'est souvent qu'une image déformée ou mal interprétée. C'est un tableau, plus ou moins fantaisiste, il est vrai, qui est là, au dedans de nous-même, à côté de la photographie tracée par la nature ou por

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trait du réel. Mais cette photographie 1 5 1 plus à proprement parler exterieure. Even 11 ele monde du dehors pour modele, sca sier est #1 1015. En sorte que le tableau de la realite et samt of rene sont placés côte à ofte, scos les mêmes agarEDGES ET revêtus des mêmes ecclears.

Pour bien se rendre compte exmment la pellante retouchée s'engendre, il ne faut pas se torner an 21sions des sens, sous licence desqueles now frmons des notions incertaines on alterees. I faI TUZ BISS comment nous mettons en cavre les accions. £as ja sens ont leurs préjuges comme les encoons: is me leurs habitudes comme nos movements QLADI 1 croise le doigt majeur au-dessus de laden et que la place alors entre leurs deux extremines the petne di de on ressent deux sensations, etica suppose deux 11jers où il n'y en a qu'un. L'impression de la te se fat SIT les deux surfaces qui, dans la positie vrinaire des doigts, ne pourraient être affectées que par deux sorpa distincts. Ce n'est pas une ass progrement 12, c'est un faux jugement. On a juge par habitude, as lieu de juger d'après les conditions ta monet Toute habitude est, comme on sait, dastant plus inge rieuse qu'on l'acquiert plus jecte: rien done n'a piza de puissance que les habitudes des sens, puisque Tezercice de ceux-ci remonte plas haut que la ortacen même.

La vue offre d'autres exemples de prejugés irres's tibles. C'est ainsi que les astres nous paraissent pas grands près de l'horizon. A leur lever et à istr coucher, le soleil et la lune nous semblent énormes, compara

tivement à leurs dimensions dans le haut du ciel. Ils se rapetissent en apparence à mesure qu'ils s'élèvent. Pourtant ce changement de grandeur est un préjugé, mais il n'y a pas un seul individu, savant ou ignorant, qui réussisse à s'y soustraire.

Cette idée nous est inculquée dès nos premiers pas, dès le début de notre investigation personnelle. L'expérience nous enseigne en effet que plus il y a de plans successifs, c'est-à-dire d'objets intermédiaires, plus aussi le dernier des objets se trouve placé au loin. Tel est le cas ordinaire, presque constant, dont nous faisons bientôt un principe invariable de perspective. Nous négligeons les exceptions; et celles-ci viennent alors nous tromper.

A l'horizon, une foule d'objets divers sont placés entre nous et les astres; au haut du ciel il n'y a plus, au contraire, que l'air pur et quelques nuages. De là notre fausse conception. On sait, du reste, que nonseulement la théorie, mais la mesure des diamètres apparents, réfutent notre préjugé et le prétendu témoignage de nos sens et de notre jugement. Ce qui est bien curieux, c'est que le préjugé subsiste la nuit, puisqu'il s'étend aux constellations. Pourtant alors nous ne voyons plus les objets intermédiaires, et nous ne pouvons guère nous appuyer que sur la mémoire, qui suffit donc pour fausser le jugement.

Une expérience fort simple, dont personne cependant avant Arago n'avait eu l'idée, nous donne dans ces phénomènes une preuve invincible de l'erreur de nos conclusions. En soulevant du doigt l'un des yeux nous voyons les objets doubles. Regardons ainsi un papier

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