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$ J. LES GRANDS ESPACES ET LES GRANDES DURÉES.

Ce qui étonne encore davantage dans cette espèce de puissance magique du Soleil, c'est que la source en est a zne immense distance. A mesure que nos instruments se sont perfectionnés, cet astre a reculé, pour ainsi dire, devant les astronomes, au point qu'on doutait un instant de jamais fixer le chiffre de son éloignement. Six mille globes comme le nôtre tiendraient en ligne droite et en une simple file, depuis la Terre jusqu'au Soleil.

I. y a dans l'étendue des espaces célestes une ampleur qui doit forcément agrandir nos idées. Celui qui est familier avec les distances immenses des planètes, et avec celles bien plus considérables encore des étoiles, reste sous l'influence de cette grandeur. On a pu de bonne heure concevoir l'idée de l'espace indéfini. L'ombre du spectateur, qui s'allonge devant lui au coucher du soleil, et finit par se perdre dans un lointain indécis, en donnait à Dante la pensée 2. Mais l'espace

Tyndall, Heat as a mode of motion.
"Dante, Purgatorio, cant. XXVII, v. 64.

léfini n'est pour l'esprit qu'une notion vague, comme le de cette ombre. Pour prendre une idée des grandes stances, il faut les considérer dans des mesures d'éloiement qui ont leurs termes; il faut que quelque Jose de concret et de tangible en quelque sorte nous sse apprécier la distance d'objets réels et connus. Dans Homère, Vulcain précipité du ciel, tombe dans ile de Lemnos, où les Sinthiens le trouvent et le reueillent. Sa chute dure depuis le matin jusqu'au soir 1. e poëte donne par là une bien grande idée de la hauteur des cieux; car les corps, lorsqu'ils tombent librement dans l'air, s'accélèrent sans cesse, et l'on sait quel court intervalle suffit à une pierre pour atteindre le sol, lorsqu'on la laisse tomber du haut d'une tour ou de la crête des plus puissants rochers qui surplombent. Lorsque Glaisher était en ballon, à la plus grande altitude encore atteinte par l'homme, une boule de métal, lâchée de son aérostat, n'aurait pas mis une minute entière pour descendre jusqu'au sol.

Hésiode avait été cependant plus hardi qu'Homère. En donnant une idée de la hauteur du ciel, il parle d'une enclume d'airain qui mettrait neuf jours et neuf nuits à tomber. Malgré les progrès de l'astronomie dans les temps modernes, Milton n'est pas allé plus loin. L'imagination avait-elle sitôt atteint sa limite? Après le combat que les anges et les démons se livrent à l'occasion de l'homme, les esprits maudits sont précipités de la Terre, et tombent dans l'espace pendant

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minerai, lamine le fer, joint les feuilles de métal, fait bouillir l'eau dans la chaudière, et emporte le train. Non-seulement il fait croître le coton, mais il en file la fibre, et en tisse le fil. Il n'y a pas un marteau qui se lève, une roue qui tourne, une navette qui joue, qui ne soient mus par le Soleil. Cet astre répand sa force en tous sens dans l'espace, mais notre globe l'arrête, la recueille et l'utilise. C'est ici que Protée fait ses miracles 1.

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§ 9. LES GRANDS ESPACES ET LES GRANDES Durées.

Ce qui étonne encore davantage dans cette espèce de puissance magique du Soleil, c'est que la source en est à une immense distance. A mesure que nos instruments se sont perfectionnés, cet astre a reculé, pour ainsi dire, devant les astronomes, au point qu'on doutait un instant de jamais fixer le chiffre de son éloignement. Six mille globes comme le nôtre tiendraient en ligne droite et en une simple file, depuis la Terre jusqu'au Soleil.

Il y a dans l'étendue des espaces célestes une ampleur qui doit forcément agrandir nos idées. Celui qui est familier avec les distances immenses des planètes, et avec celles bien plus considérables encore des étoiles, reste sous l'influence de cette grandeur. On a pu de bonne heure concevoir l'idée de l'espace indéfini. L'ombre du spectateur, qui s'allonge devant lui au coucher du soleil, et finit par se perdre dans un lointain indécis, en donnait à Dante la pensée 2. Mais l'espace

1 Tyndall, Heat as a mode of motion.

2 Dante, Purgatorio, cant. XXVII, v. 64.

indéfini n'est pour l'esprit qu'une notion vague, comme celle de cette ombre. Pour prendre une idée des grandes distances, il faut les considérer dans des mesures d'éloignement qui ont leurs termes; il faut que quelque chose de concret et de tangible en quelque sorte nous. fasse apprécier la distance d'objets réels et connus.

Dans Homère, Vulcain précipité du ciel, tombe dans l'île de Lemnos, où les Sinthiens le trouvent et le recueillent. Sa chute dure depuis le matin jusqu'au soir '. Le poëte donne par là une bien grande idée de la hauteur des cieux; car les corps, lorsqu'ils tombent librement dans l'air, s'accélèrent sans cesse, et l'on sait quel court intervalle suffit à une pierre pour atteindre le sol, lorsqu'on la laisse tomber du haut d'une tour ou de la crête des plus puissants rochers qui surplombent. Lorsque Glaisher était en ballon, à la plus grande altitude encore atteinte par l'homme, une boule de métal, lâchée de son aérostat, n'aurait pas mis une minute entière pour descendre jusqu'au sol.

Hésiode avait été cependant plus hardi qu'Homère. En donnant une idée de la hauteur du ciel, il parle d'une enclume d'airain qui mettrait neuf jours et neuf nuits à tomber 2. Malgré les progrès de l'astronomie dans les temps modernes, Milton n'est pas allé plus loin. L'imagination avait-elle sitôt atteint sa limite? Après le combat que les anges et les démons se livrent. à l'occasion de l'homme, les esprits maudits sont précipités de la Terre, et tombent dans l'espace pendant

1 Homère, Ilias, lib. I.

2 Hésiode, Theogonia, v. 722.

une durée de neuf jours 1. Milton donne aussi le même intervalle pour la première chute de Satan et de ses compagnons, lorsque le prince des ténèbres « est vaincu, lui et sa bande affreuse, et tombe dans l'horrible abîme neuf fois le temps qui mesure le jour et la nuit aux mortels 2, .

Maintenant si nous cherchons à nous faire une idée de l'étendue des espaces célestes par la durée que prennent les chutes, nous trouvons, en tenant compte de l'augmentation de la force attractive lorsqu'on approche du centre, que la Lune, si elle abandonnait tout d'un coup son orbite et se mettait à tomber sur la Terre, atteindrait notre globe en quatre jours et demi. Mais la Terre, pour tomber sur le Soleil, aurait besoin de près de soixante-cinq jours, Jupiter de vingt-cinq mois et demi, pendant que Neptune, la plus éloignée des planètes connues, mettrait vingt-neuf ans entiers.

Or, ce n'est là que le système solaire, c'est-à-dire un petit groupe de corps au sein de l'étendue, comme une de ces semences ailées qui s'envolent en été de nos peupliers. Pour mesurer les grands espaces, il faut avoir recours aux grandes vitesses. La lumière, dont la vélocité défie tous nos efforts pour l'apprécier pendant la chute d'une pierre, vient du Soleil à notre globe en huit minutes un tiers; elle atteint du Soleil à Jupiter en quarante-deux minutes, et à Neptune en un peu plus de quatre heures. Mais la science ne s'arrête pas là. Pourvus de cette immense unité de mesure, estimons

1 Milton, Paradise lost, bk. VI, v. 871.

2 Ibid, bk. I, v. 50.

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