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Fontenelle.

S. B. I. S. 389. – Als Sekretår der Akademie der Wissenschaften zu Paris hatte er das Amt, die Geschichte derselben, und die Denkschriften (Eloges) auf die verstorbnen Mitglieder, zu schreiben; und beides that er auf eine nicht gemeine, sondern edle und musterhafte Art. Ueberall zeigt er fich darin als einen Mann von mannichfaltigen Kenntnissen, der fähig war, die Verdienste großer Männer nach ihrem eigenthümlichen Werthe zu würdigen, ‚und ihnen mehr als allgemeine Lobsprüche zu ertheilen, Bei seis ner Lobschrift auf unsern großen Leibnitz legte er einen handschriftlichen, für die Herzogin von Orleans verfertigten, und ins Französische überseßten Auffaz des Hrn. v. Eckhart zum Grunde, den Hr. v. Murr in seinem Journal zur Kunstgeschichte und Lites ratur, Th. VII, S. 123. zuerst nach der Urschrift hat abdrucken laffen. Diese, und mehrere Quellen hat auch der sel. Hißmann bei seinem Versuch über das Leben des Freih. von Leibnitz, Münster 1783. 8. benut. Immer noch fehlt dem Andenken dieses unsterblichen Weltweisen ein seiner völlig würdiges Denkmal; und eben durch diesen Mangel erhält sich Fontenelle's Lobschrift bis jezt in desto größerer Achtung; wenigftens übertrifft sie von Seiten der Einkleis dung alle bisherige ähnliche Versuche. Folgende Stelle schildert vorzüglich Leibnitzens literarischen Charakter, in Verbindung mit seiner Herzensgröße und seltenen Geisteskraft.

On ne fent aucune jaloufie dans M. Leibnitz. Il excite tout le monde à travailler; il fe fait des Concurrens, s'il peut; il ne donne point de ces louanges ballement circonfpectes qui craignent d'en trop dire; il fe plait au merite d'autrui; tout cela n'eft pas d'un Plagiaire. Il n'a jamais été foupçonné de l'être en aucune autre occafion, il fe feroit donc démenti cette feule fois, et auroit imité le Heros de Machiavel, qui eft exactement vertueux jusqu'à ce qu'il s'agiffe d'une Couronne. La beauté du Systeme des Infiniment-petits juftifie cette comparaison.

Enfin il s'en eft remis avec une grande confiance au temoignage de Mr. Newton, et au jugement de la Societé Royale, L'auroit-il ofé?

Ce

Ce ne font-là que de fimples préfomptions, qui devront toûjours ceder à de veritables preuves. Il n'appartient pas à un Historien de decider, et encore moins, à moi, Atticus fe feroit bien gardée de prendre parti Centre ce Cefar et ce Pompée.

Il ne faut pas diffimuler ici une chose affez finguliere. Si M. Leibnitz n'est pas de son coté aussi bien que M. Newton l'inventeur du Systeme des Infiniment-petits,il s'en faut infiniment peu. Il a connu cette infinité d'ordres d'Infiniment-petits toujours infiniment plus petits les uns que les autres, et cela dans la rigueur Geometrique; et les plus grands Géometres ont adopté cette 'idée dans toute cette rigueur. Il femble cependant qu'il en ait enfuite été effrayé lui-même, et qu'il ait crû que ces differens ordres d'Infiniment-petits n'étoient que des grandeurs Incomparables à caufe de leur extrême 'inégalité, comme le feroient un grain de fable, et le Globe de la Terre, la Terre et la Sphere qui comprend les Planetes etc. Or ce ne feroit là qu'une grande inégalité, mais non pas infinie, telle qu'on l'établit dans ce Systême. Aussi ceux-même qui l'ont pris de lui, n'en ont-ils pas pris cet adouciffement, qui gàteroit tout. Un Architecte a fait un batiment fi hardi, qu'il n'ofe lui-même y loger, et il fe trouve des gens qui fe fient plus que lui à fa folidité, qui y logent fans crainte, et qui plus eft, fans accident. Mais peut-être l'adoucisseament n'étoit-il qu'une condefcendance pour ceux dont l'imagination se seroit révoltée. S'il faut temperer la verité en Géometrie, que fera-ce en d'autres matieres? Il avoit entrepris un grand Ouvrage, de la fcience de l'Infini. C'étoit toute la plus fublime Géometrie, le Calcul Integral joint au Differentiel. Apparemment il y fi xoit les idées fur la nature de l'Infini et fur ces differens ordres; mais quand même il feroit poffible qu'il n'eût pas pris le meilleur parti bien déterminément, on ent

pre

préferé les lumieres qu'on tenoit de lui à fon autorité. C'est une perte confiderable pour les Mathematiques que cet ouvrage n'ait pas été fini, Il eft vrai que le plus difficile paroit fait, il a ouvert les grandes routes, mais il pouvoit encore ou y fervir de guide, ou en ouvrir de nouvelles.

De cette haute Théorie il defcendoit fouvent à la Pratique, où son amour pour le bien public le ramęnoit. Il avoit fongé à rendre les Voitures et les Carofles plus légers et plus commodes; et de-là un Docteur qui fe prenoit à lui de n'avoir pas eu une penfion du duc d'Hanovre, prit occafion de lui imputer dans un Ecrit public qu'il avoit au dellein de conftruire un Chariot, qui auroit fait en vingt-quatres heures le voyage de Hanovre à Amsterdam; plaifanterie mal-étendue, puisqu' elle ne peut tourner qu'à la gloire de celui qu' on attaque, pourvu qu'il ne foit pas abfoluinent infenfé.

Il avoit proposé un Moulin à vent pour puiser l'eau des Mines les plus profondes, et avoit beaucoup travaillé à cette Machine, mais les Ouvriers, eurent leurs raisons pour en traverser le succès par toutes fortes d'artifices. Ils furent plus habiles que lui, et l'empoterent.

On doit mettre au rang des Inventions plus curieufes qu' utiles, une Machine Arithmetique differente de celle de M. Pascal, à laquelle il a travaillé toute la vie à diverses reprises. Il ne l'a entièrement achevée que peu de temps avant sa mort, et il y a extremement depensé.

Il étoit Metaphyficien, et c'étoit une chose presque impoffible qu'il ne le fût pas, il avoit l'efprit trop univerfel. Je n'entens pas seulement univerfel, parce qu'il alloit à tout, mais encore parce qu'il faififfoit dans tout les principes les plus éléves et les plus généraux, se qui eft le caractere de la Metaphyfique.

Il avoit projetté

projetté d'en faire une toute nouvelle, et il en a repen. du ça et là differens morceaux felon fa coutume.

Ses grands principes étoient que rien n'exifte ou ne le fait dans une raison fuffifante; que les change mens ne le font point brusquement et par fauts, mais par degrés et par nuances, comme dans des fuites de Nombres, ou dans des Courbes; que dans tout l'univers, comme nous l'avons déjà dit, un meilleur est mêlé par tout avec un plus grand, ou, ce qui revient au même, les Loix de Convenance avec les Loix nécellaires ou Géometriques. Ces principes fi nobles et fi fpecieux ne font pas aifés à appliquer; car dès qu'on eít hors du necessaire rigoureux et abfolu, qui n'est pas bien commun en Metaphyfique, le fuffifant, le convenable, un degré ou un faut, tout cela pourroit bien être 'un peu arbitraire, et il faut prendre garde, que ce ne foit le befoin du Système qui décide.

Sa maniere d'expliquer l'union de l'Ame et du Corps par une Harmonie préetablie, a été quelque chofe d'imprevu et d'inespéré sur une matiere où la Philosophie fembloit avoir fait les derniers efforts. Les Philofophes auffi-bien que le peuple avoient crû, que l'Ame et le Corps agilfoient réellement et phyfiquement l'un fur - l'autre. Descartes vint qui prouva que leur nature ne permettoit point cette forte de communication veritable, et qu'ils n'en pouvoient avoir qu'une apparente, dont Dieu étoit le Mediateur. On croyoit qu'il n'y avoit que ces deux Systemes poffibles, M. Leibnitz en imagina un troifième. Une ame doit avoir par elle-même -une certaine fuite de penfées, de defirs, de volontez. Un corps qui n'est qu'une machine, doit avoir par luimême une certaine fuite de mouvemens, qui feront determinés par la combinaison de fa dispofition machinale avec les impreffions des corps exterieurs. S'il fe trouve une Ame et un Corps tels que toute la fuite des

volontez de l'Ame d'une part, et de l'autre toute la fuite des mouvemens du corps fe répondent exactement, et que dans l'instant, par exemple, que l'Ame voudra aller dans un lieu, les deux pieds du Corps fe meuvent machinalement de ce côté-là: cette Ame et ce Corps auront un rapport, non par une Action réelle de Pun fur l'autre, mais par la correspondance perpetuelle des actions separées de l'un et de l'autre. Dieu aura mis ensemble l'Ame et le Corps qui avoient entr'eux cette correspondance anterieure à leur union, cette Harmonie préétablie. Et il en faut dire autant de tout ce qu'il y a jamais eu, et de tout ce qu'il y aura jamais d'Ames et de Corps unis.

Ce fyftême donne une merveilleufe idée de l'intelligence infinie du Créateur; mais peut-être cela même le rend-il trop fublime pour nous. Il a toujours pleinement contenté son Auteur, cependant il n'a pas fait jusqu' ici, et il ne paroit pas devoir faire la même fortune que celui de Descartes. Si tous les deux fuccomboient aux objections, il faudroit, ce qui feroit bien penible pour les Philofophes, qu'ils renonçaffent à fe tourinenter davantage fur l'Union de l'Ame et du Corps. M. Descartes et M. Leibnitz les justifieroient de n'en plus cher cher le fecret,

M. Leibnitz avoit encore fur la Metaphyfique beaucoup d'autres penfées particulieres. Il croyoit, par exemple, qu'il y a par tout des Subftances fimples, qu'il appelloit Monades ou Unités, qui font les Vies, les Ames, les Efprits qui peuvent dire Moi, qui felon le lieu où elles font, reçoivent des impreffions de tout l'Univers, mais confufes à caufe de leur multitude, ou qui, pour employer à peu-près les propres termes, font des Miroirs, fur lesquels tout l'Univers rayonne selon' qu'ils lui font exposés. Par-là il expliquoit les per ceptions. Une Monade eft d'autant plus parfaite, qu'elle Beist. Samml. 8 S. 2. Abth.

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