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Glo.- Toi dont la beauté est au-dessus de toute expression, accorde-moi, avec patience, un moment pour me justifier.

Anne. Toi qui es plus hideux que le cœur ne peut le supposer, tu n'as qu'un moyen de te justifier, c'est de te pendre.

Glo. Montrer un pareil désespoir, ce serait m'accuser moi-même.

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Anne. Et c'est ton désespoir qui seul pourrait t'absoudre en exerçant sur toi-même une juste vengeance pour les injustes massacres que tu as faits des autres.

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Anne. — Eh bien, ils ne seraient pas morts; mais ils le sont, et par toi, vil démon!

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Glo.

tué.

Anne.

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Non, il est mort; et c'est la main d'Édouard qui l'a

Tu en as menti par ta gorge! la reine Marguerite a vu ton poignard homicide fumant encore de son sang, ce poignard que tu allais tourner contre son sein, si tes frères n'en avaient écarté la pointe.

Glo. Je fus provoqué par ses paroles calomnieuses, qui rejetaient leur crime sur ma tête innocente.

Anne.

Tu fus provoqué par ton âme sanguinaire qui ne rêva jamais que des massacres. N'as-tu pas tué ce roi?

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Anne. — D'accord, misérable! que Dieu m'accorde.donc aussi que tu sois damné pour cet horrible forfait! — Oh, qu'il était affable, doux et vertueux!

Glo.

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Il en était d'autant plus digne du roi du ciel qui le possède maintenant.

Anne. Il est dans le ciel où tu n'iras jamais.

Glo.- C'est donc à lui de me remercier de l'y avoir envoyé :

sa place était dans le ciel plutôt que sur la terre.

Anne. Et toi, ta place n'est qu'en enfer.

Glo. Il en est encore pour moi une autre, si vous me permettez de la nommer.

Anne.

Quelque cachot.

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Anne.-Que le cauchemar habite la chambre où tu reposes!

Glo. So will it, madam, till I lie with you.

Anne. I hope so.

Glo. I know so.-But, gentle lady Anne,
To leave this keen encounter of our wits,
And fall somewhat into a slower method;
Is not the cause of the timeless deaths
Of these Plantagenets, Henry and Edward,
As blameful as the executioner?

Anne. Thou wast the cause, and most accurs'd effect.
Glo. Your beauty was the cause of that effect;
Your beauty, which did haunt me in my sleep,
To undertake the death of all the world,
So I might live one hour in your sweet bosom.

Anne. If I thought that, I tell thee, homicide, These nails should rend that beauty from my cheeks.

Glo. These eyes could not endure that beauty's wreck, You should not blemish it, if I stood by:

As all the world is cheered by the sun,
So I by that; it is my day, my life.

Anne. Black night o'ershade thy day, and death thy life! Glo. Curse not thyself, fair creature, thou art both. Anne. I would I were, to be reveng'd on thee.

Glo. It is a quarrel most unnatural,

To be reveng'd on him that loveth thee.

Anne. It is a quarrel just and reasonable, To be reveng'd on him that kill'd my husband.

Glo. He that bereft thee, lady, of thy husband,
Did it to help thee to a better husband.

Anne. His better doth not breathe upon the earth.
Glo. He lives, that loves you better than he could.
Anne. Name him.

Glo.

Anne.

Plantagenet.

Why, that was he.

Glo. The self-same name, but one of better nature.

Anne. Where is he?

Glo. Here....

Glo. Il en sera ainsi, madame, jusqu'à ce que j'y repose

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Glo.-Et moi, j'en suis certain.- Mais, aimable lady Anne, pour terminer cette lutte piquante de nos esprits et arriver à une discussion moins vive, la cause de la mort prématurée de ces Plantagenets, Henri et Édouard, n'est-elle pas aussi condamnable que celui qui n'en a été que l'instrument?

Anne. Tu en as été la cause et l'effet maudit.

:

Glo. Votre beauté a été la seule cause qui a produit cet effet votre beauté, qui me poursuivait pendant mon sommeil, et me ferait entreprendre de donner la mort à l'univers entier, si je pouvais, à ce prix, vivre une heure sur votre sein char

mant.

Anne. Si je le pensais, je te déclare, homicide, que ces ongles arracheraient de mes traits cette beauté fatale.

Glo. Mes yeux ne pourraient voir détruire ainsi cette beauté vous ne pourriez la flétrir tant que je serais là. De même que le soleil réjouit l'univers, c'est elle qui me rejouit : elle est ma lumière, ma vie.

Anne. Que la sombre nuit enveloppe ta lumière, et que la mort éteigne ta vie!

Glo.

Ne te maudis pas toi-même, belle créature: tu es l'une et l'autre.

Anne. - Je le voudrais, afin de me venger de toi.

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Glo. C'est la guerre la moins naturelle, que de vouloir te venger de celui qui t'aime.

Anne.

C'est une guerre juste et raisonnable que de vouloir me venger de celui qui a tué mon époux.

Glo. Celui qui t'a privée de ton époux, ne l'a fait que pour t'en donner un meilleur.

Anne. Il n'en existe point de meilleur que lui sur la terre.

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Glo.

Anne.

Il existe celui qui vous aime plus qu'il ne pouvait

Nomme-le.
Plantagenet.

- Quoi!... c'était lui!

Il porte le même nom, mais son cœur vaut mieux.
Où est-il ?

Glo. Ici....

Anne. Out of my sight! thou dost infect mine eyes.
Glo. Thine eyes, sweet lady, have infected mine.
Anne. 'Would they were basilisks, to strike thee dead!
Glo. I would they were,
that I might die at once;

For now they kill me with a living death.

Those eyes of thine from mine have drawn salt-tears,
Sham'd their aspects with store of childish drops;
These eyes, which never shed remorseful tear,
Not, when my father York and Edward wept,
To hear the piteous moan that Rutland made,
When black-fac'd Clifford shook his sword at him:
Nor when thy warlike father, like a child,
Told the sad story of my father's death;

And twenty times made pause, to sob and weep,
That all the standers-by had wet their cheeks,
Like trees bedash'd with rain; in that sad time,
My manly eyes did scorn an humble tear;
And what these sorrows could not thence exhale,
Thy beauty hath, and made them blind with weeping.
I never su'd to friend, nor enemy;

My tongue could never learn sweet soothing words;
But now thy beauty is propos'd my fee,

My proud heart sues, and prompts my tongue to speak. (She looks scornfully at him.)

Teach not thy lip such scorn; for it was made
For kissing, lady, not for such contempt.
If thy revengeful heart cannot forgive,

Lo! here I lend thee this sharp-pointed sword;
Which if thou please to hide in this true breast,
And let the soul forth that adoreth thee,

I lay it naked to the deadly stroke,

And humbly beg the death upon my knee.

(He lays his breast open; she offers at it with his sword.) Nay, do not pause; for I did kill king Henry;

But 'twas thy beauty that provoked me.

Nay, now despatch; 'twas I that stabb'd young Edward;

(She again offers at his breast.)

But 'twas thy heavenly face that set me on.

(She lets fall the sword.)

Take up the sword again, or take up me.

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Ote-toi de ma vue; ton aspect blesse mes yeux.

Tes yeux,

douce femme, ont fait le même mal aux

Que ne sont-ils des basilics, pour te donner la

Glo. Je le voudrais, afin de mourir tout d'un coup; car ils me tuent d'une mort qui me laisse la vie. Tes yeux ont arraché des miens des larmes amères : ils les ont déshonorés par des pleurs d'enfant. Ces yeux qui n'avaient jamais versé une larme de compassion, ni lors que mon père York et Édouard pleurèrent en entendant le douloureux gémissement de Rutland au moment où le noir Clifford le perça de son épée; ni lorsque ton belliqueux père raconta la triste histoire de la mort du mien, et comme un enfant, s'interrompit vingt fois pour sanglotter et pleurer, au point que tous les assistants eurent leurs joues arrosées de larmes, comme des arbres couverts de pluie en ces tristes moments, mes yeux males dédaignèrent de répandre une larme de faiblesse mais ce que de pareils chagrins n'ont pu faire, ta beauté l'a fait; elle a rendu ces yeux aveugles à force de pleurer. Je ne suppliai jamais ni ami ni ennemi; jamais ma bouche ne put apprendre des mots doux et caressants; mais, maintenant que ta beauté est le prix où j'aspire, mon cœur superbe supplie, et enseigne de douces paroles à mes lèvres. ( Elle jette sur lui un regard de mépris. ) N'apprends point à ta bouche cette expression dédaigneuse : elle est faite pour le baiser et non pour le mépris. Si ton cœur vindicatif ne peut pardonner, tiens, prends ce glaive à la pointe acérée; plonge-le, si tel est ton désir, dans ce sein loyal pour en chasser le cœur qui t'adore : j'offre mon sein nu à tes coups mortels, et c'est à genoux que je te demande humblement la mort. ( Il découvre sa poitrine : Anne dirige contre elle l'épée de Glocester.) Non, ne t'arrête pas : j'ai tué le roi Henri; mais c'est ta beauté qui m'a poussé à ce meurtre. Allons; hate-toi! c'est moi qui ai poignardé le jeune Édouard ; ( elle dirige de nouveau l'épée sur sa poitrine. ) mais c'est ton visage céleste qui a conduit ma main. (Elle laisse tomber l'épée.) Reprends cette épée ou relève-moi!

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