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ARDRISHAIG.

LE LAC GILP. LE LAC FYNE. DANSES ET CHANTS. LA NUIT.

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LE CAP D'ARDLAMONT.-L'ILe d'ellen-greIG.-SOUVENIRS HISTORIQUES. LE LAC STREVIN. ROTHSAY.-L'EMBOuchure de la CLYDE.

GREENOCK. JAMES WATT. LE LEVER DES PASSAGERS.

LA BRUME. DUMBARTON ET SON CHATEAU.

SOUVENIRS HISTORIQUES.-LES BORDS DE LA CLYDE.-DIVERS ENTRETIENS.

LE CANAL DE LA CLYDE AU FORTH. GLASGOW.

SOUVENIRS DE BORDEAUX.

ARRIVÉE A GLASGOW.

Glasgow, le 28 juillet 1826.

Le canal Crinan débouche dans le port du village d'Ardrishaig, sur le lac Gilp. Un fanal en indique l'entrée. Du lac Gilp on passe dans celui de Fyne, vaste bras de mer qui s'étend au nord-est dans les terres jusqu'à Ardkinglass audessus d'Inverary, et se divise au midi sur les côtes de l'île d'Arran, entre le détroit de Kilbrannan et l'embouchure de la Clyde. Par le tems calme que nous avons, rien n'égale la beauté du spectacle qui se déploie à nos yeux. Du sommet de chaque rivage, s'inclinent des coteaux

DANSES ET CHANTS.

LA NUIT.

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pa

boisés, dominés au loin par de hautes montagnes que la verdure des sapins teint d'une sombre nuance d'azur. Celles de l'ouest sont déjà dans l'ombre, tandis que la cime de la chaîne orientale est encore éclairée des derniers rayons du soleil couchant. Nous naviguons désormais sans rencontrer le moindre obstacle, sans qu'aucun nouvel arrivant nous retienne. A la proue du quebot, les pibrocs, les lais et les reels qui n'avaient cessé de retentir dans le détroit de Mull, recommencent. Les chanteuses dont la voix est la plus belle et la mémoire la mieux ornée, les meilleurs danseurs viennent à la poupe exercer leur talent, et recueillir nos applaudissemens et nos éloges. La fin du jour ne suspend point ces jeux. Mais l'air est devenu plus vif. On se réfugie dans l'entrepont. L'infatigable ménétrier calédonien a suivi la troupe joyeuse. Des lampes brûlent. On s'assied le long des bordages, sur des bancs, sur le plancher. Des curieux regardent par les écoutilles. Le bal s'anime. L'équipage y prend part; et la plus cordiale gaîté préside à cette fête improvisée. Cependant l'heure est avancée. Il fait froid et humide. Tour à tour chacun se retire, et s'arrange pour passer la nuit le moins incommodément possi

ble, et se livrer au repos. Sans égards pour leurs nombreux compagnons de voyage, quelques passagers indigènes se sont couchés sur les canapés rembourrés de la chambre. A six ou huit qu'ils sont, ils occupent la place de vingt, et dorment déjà ou font semblant de dormir. Les discrets n'ont plus d'autre asile que le tillac. Enveloppés de leurs manteaux, quelques-uns s'étendent sur les cordages, d'autres sous des lambeaux de voiles. A l'avant il n'en est point ainsi. Le pêle-mêle est complet. Sur le pont, des groupes d'hommes, de femmes, d'enfans se sont formés de côté et d'autre. Ils se pressent pour entretenir la chaleur naturelle. Un plaid, un schall leur sert de couverture et de rideau. Ici l'on entend des entretiens mystérieux, ou le murmure d'un refrain à moitié articulé : ce sont les derniers accens de la veillée, les mots entrecoupés qui précèdent le sommeil. Là quelques cris de surprise échappent à des voix féminines, retenus aussitôt, et suivis de reproches qui s'adoucissent par degrés et s'éteignent. Dans l'étage au-dessous règne un profond silence. Tous ceux qui ont pu y trouver place, sont accroupis, serrés, sans aucune distinction d'âge ni de sexe, et avec plus d'innocence que de pudeur.

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Quant à moi qui aime l'air pur et la fraîcheur d'une belle nuit, je me promène et je cause avec ceux qui partagent mes goûts.

Blue roll the waters, blue the sky
Spreads like an ocean hung on high,
Bespangled with those isles of light,
So wildly, spiritually bright;

Who ever gazed upon them shining,
And turn'd to earth without repining,
Nor wish'd for wings to flee away,
And mix with their eternal ray?
The waves on either shore lay there
Calm, clear, and azure as the air;

And scarce their foam the pebbles shook,

But murmur'd meekly as the brook.

The winds were pillow'd on the waves'.

Sur l'onde paisible brillent des points lumineux: on les prendrait pour la réverbération des étoiles du firmament. Ce sont les petits fanaux que les pêcheurs de harengs allument pendant

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BYRON, le Siege de Corinthe, XI.

Les flots azurés roulent autour de nous; au dessus, s'étend la voûte du ciel comme un océan suspendu dans les airs, parsemé d'îles de lumière, brillantes, etincelantes de mille feux. Qui les contempla jamais dans tout leur éclat, et ramena ses regards sur la terre sans quelque regret, sans désirer d'avoir des ailes pour s'envoler et se confondre avec leurs rayons éternels? Sur chaque rivage la vague s'étend, calme, transparente et bleue comme l'air. A peine son écume effleure les cailloux de la grève: son murmure est doux comme celui du ruisseau; et les vents dorment à sa surface.

l'obscurité, pour s'éclairer et éviter les abordages. Ces pêcheurs sont si nombreux, qu'on croirait ne pouvoir pas se frayer un passage dans leurs rangs. Il en est d'alignés : ceux-là s'associent pour occuper plus d'espace et prendre plus de poisson. D'autres éparpillés comme au hasard, ne se confient qu'à leur fortune, et en veulent les chances pour eux seuls. Tous sont d'intelligence néanmoins, pour descendre leurs filets à une profondeur différente, afin de ne se point nuire réciproquement. On s'attend à de grands profits cette année. Quelle joie pour la population environnante tout entière, au retour annuel de cette pêche, sa seule industrie!

Jadis on pensait que les harengs quittaient à des époques fixes les mers glaciales, et venaient, par bandes régulières, chercher des climats plus doux. Cet instinct et ces migrations merveilleuses ont été combattus par des observations modernes. On a reconnu que ces poissons abandonnent le fond des mers, quand ils éprouvent le besoin d'une nourriture nouvelle, ou qu'ils doivent se débarrasser de leurs laites et de leurs œufs. Alors ils s'approchent de l'embouchure des fleuves, et des parages convenables pour leur frai, sans aucun attrait particu

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