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qui tient habituellement l'esprit à une hauteur forcée, ne tarde pas à fatiguer le lecteur, déja rebuté par la diffusion d'un style, où l'on se lasse bientôt de suivre un auteur qu'il faut souvent chercher. Au surplus, c'est le grand inconvénient des vers blancs, qui n'imposant point au poëte la nécessité de compléter le sens avec la rime, et de satisfaire ainsi l'esprit, par le complément de l'idée, et l'oreille par une chute harmonieuse, accumulent les images sur les images, ajoutent des ornements aux ornements, sans trop s'embarrasser de ce que devient la pensée au milieu de tout ce vain fracas de mots. Aussi a-t-on remarqué que les plus difficiles à entendre, et sur-tout à traduire, de tous les poëtes anglais (Milton, par exemple, et Thomson), sont ceux qui se sont affranchis de la rime; tandis que ceux qui s'y sont le plus scrupuleusement assujettis, tels que Dryden et Pope, n'offrent pas, à beaucoup près, les mêmes difficultés.

Akenside paroît avoir reconnu lui-même la plupart des défauts de son poëme; car il s'étoit proposé de le revoir, ou plutôt de le refaire en entier; mais la mort ne lui laissa pas le temps d'effectuer son projet. On a cependant recueilli tous ces changements, dans une édition postérieure: il s'étoit particulièrement attaché à réduire dans de plus justes proportions la pénible prolixité de son style; «mais je ne sais, dit à ce sujet Johnson, si l'auteur n'a pas perdu en beautés de détail, ce qu'il s'est efforcé de gagner en économie de paroles. >>

On peut s'expliquer maintenant la destinée littéraire de ce poëme en Angleterre, où il fut d'abord accueilli avec enthousiasme par ceux dont il flattoit les idées

280 LES PLAISIRS DE L'IMAGINATION.

républicaines; impartialement jugé par les autres, et mis bientôt, et pour toujours, au rang des ouvrages qu'on estime, qu'on admire même, mais auxquels il est rare qu'on soit tenté de revenir. Les savants n'étoient point assez poëtes pour l'apprécier sous ce rapport; ni les poëtes assez savants pour le suivre et l'entendre par-tout.

VARIANTES

DU CHANT CINQUIÈME.

pas

PAGE II, VERS 9.

Ah! quand mon œil à peine entrevoit la nature, etc.

PAGE 12, VERS 9.

Mais si je veux trouver tes plus brillants prestiges, etc. Ce vers et les trente-cinq suivants ne se trouvent dans les éditions antérieures à 1817.

PAGE 17, VERS 7.

Gloire te soit rendue!

PAGE 22, VERS 3.

Quels que soient les excès de leurs divisions, etc.

Ce morceau sur Shakespeare et sur la tragédie anglaise, a été ajouté dans les éditions qui ont suivi celle de 1806.

Édition de 1806:

PAGE 34, VERS 1.

L'erreur régnoit par-tout: sa voix enchanteresse
D un ton plus éloquent fit parler la sagesse :
Par lui l'homme rompit le joug du préjugé.

VARIANTES

DU CHANT SIXIÈME.

PAGE 92, VERS 11.

Malheureux! le trépas est donc ton seul asile! etc.

Tout ce qui suit a été ajouté dans l'édition de 1817, jusqu'au vers

Voyez ce fier coursier, etc.

On lisoit dans les précédentes:

J'ai dit les biens charmants d'où naissent nos délices:
Je dois dire les maux qui causent nos supplices.
L'imagination en augmente l'effroi;

Contre elle la raison va combattre avec moi.

Ces maux si redoutés sont de peu de puissance;

L'obscurité, la mort, et sur-tout l'indigence.

Vois-tu ce fier coursier, etc.

PAGE 95, VERS 16.

Bien plus cruel encor, le chantre d'Epicure, etc.

Ce morceau, d'une mélancolie si douce et si tendre, et qui respire une sensibilité si vraie, si touchante, ne se trouvoit pas dans les éditions antérieures à 1817: le poëte y passoit immédiatement à ce vers:

De loin la pauvreté semble encor plus cruelle.

VARIANTES DU CHANT VI.

PAGE 101, VERS 10.

Mais, vois que de travail, etc.

PAGE 103, VERS 7.

Le ciel partage à tous les biens et la misère, etc.

Jusqu'au vers,

283

Pauvres riches! ces biens que vous croyez les vôtres, etc.

Ajouté dans l'édition de 1817.

PAGE 106, VERS 7.

Édition de 1806:

Qui flattent ton espoir, et séduisent ton cœur?...
Mirabeau nous l'a dit, etc.

L'édition de 1817 ajoute tout ce qui se trouve aujourd'hui entre ces deux vers.

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