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réfléchir sur le flux et le reflux perpétuel de tout ce qui l'environne. Cest ainsi que, dans l'espace de dix ou quinze ans, il se voit au milieu d'une nouvelle génération d'hommes, dont les manières, quoique différentes des siennes, ne leur sont pas moins naturelles, que ses divertissemens, ses idées et son genre de vie ne l'étoient autrefois pour lui et pour ses amis. Le mal est qu'il regarde d'un œil dédaigneux les égaremens dont il a été lui-même coupable, et qu'il en a cette espèce d'aversion que les hommes sentent les uns pour les autres à cause de leurs différentes opinions. C'est ainsi qu'un cerveau foible, un esprit inquiet, se chagrine et se tourmente de ce que la jeunesse fait sottement ce qui est toujours une sottise, de quelque manière qu'on s'y prenne. Voilà, monsieur, la situation où se trouve aujourd'hui mon esprit : je hais ceux dont je devrois me moquer, et je porte envie à ceux que je méprise. Le temps de la jeunesse et de l'âge viril passé dans le désordre est suivi de ces tristes conséquences; mais tous les âges ont des douceurs pour ceux qui mènent une vie réglée; le souvenir seul des bonnes actions procure plus de délices que toutes les folies et les jouissances les plus vives de la jeunesse. Pour moi, lorsque je suis dans mon fauteuil, et que je commence à réfléchir, je trouve que les imaginations extravagantes d'un enfant ne sont pas plus ridicules que

night-caps this cold season: and that my old friend Jack Tawdry may buy him a cane, and not creep with the air of a strut. I must add to all this, that if it were not for one pleasure, which I thought a very mean one until of very late years, I should have no one great satisfaction left; but if I live to the tenth of March, 1714, and all my securities are good, I shall be worth fifty thousand pounds.

I am, Sir,

Your most humble servant,

JACK AFTERDAY.'

STEELE.

Love and Marriage.

My father, whom I must always name with honour and gratitude, has very frequently talked to me upon the subject of marriage. I was in my

le galimatias qui s'offre à mon esprit; des habits magnifiques, des contre-danses, des refrains de chansons, des conversations interrompues, et des querelles de nuit, sont les seuls objets qui me roulent dans la tête, et qui servent à mon entretien. Je vous prie, monsieur, de publier ce que vous venez de lire, afin que certaines dames de ma connoissance et de mon âge ne se fassent pas une peine de se bien couvrir la tête durant cette saison froide, et que mon vieil ami Jack Tawdry achète une canne pour se soutenir dans les rues, au lieu de se donner les airs d'un égrillard. En un mot, si, depuis quelques années, je n'avois pas une passion dominante, qui me paroissoit autrefois basse et indigne d'un honnête homme, il ne me resteroit plus le moindre plaisir; mais sachez que si je vis jusques au 21 de mars 1714, et que mes débiteurs soient bons, j'aurai alors un capital de cinquante mille livres sterling. Je suis votre très-humble serviteur,

JACK AFTERDAY. »

STEELE.

De l'amour et du mariage.

Mon pere, que je ne dois nommer qu'avec respect et un cœur plein de gratitude, m'a souvent entretenu sur le chapitre du måriage. Son avis et

younger years engaged, partly by his advice and partly by my own inclinations, in the courtship of a lady who had a great deal of beauty, and did not at my first approaches seem to have any aversion to me; but as my natural taciturnity hindered me from shewing myself to the best advantage, she by degrees began to look upon me as a very silly fellow; and being resolved to regard merit more than any thing else in the persons who made their applications to her, she married a captain of dragoons, who happened to be beating up for recruits in those parts.

This unlucky accident has given me an aversion to pretty fellows ever since; and discouraged me from trying my fortune with the fair sex. The observations which I made at this conjuncture, and the repeated advices I received at that time from the good old man above-mentioned, have produced the following essay upon love and marriage.

The pleasantest part of a man's life is generally that which passes in courtship, provided his passion be sincere, and the party beloved kind with discretion. Love, desire, hope, all the pleasing emotions of the soul rise in the pursuit.

It is easier for an artful man who is not in love to persuade his mistress he has a passion for her, and to succeed in his pursuits, than for one who

mon inclination me portèrent dans ma jeunesse à adresser mes vœux à une demoiselle d'une grande beauté, qui, au premier abord, ne sembloit pas avoir d'aversion pour moi; mais, mon humeur taciturne m'empêchant de briller à ses yeux, elle me prit à la fin pour un sot; et, résolue d'avoir plus d'égard au mérite qu'à toute autre chose dans ceux qui lui faisoient la cour, elle épousa un capitaine de dragons, qui levoit des recrues dans le voisinage.

Depuis ce contre-temps, j'ai toujours détesté les damoiseaux, et je n'ai plus osé tenter fortune auprès du beau sexe. Les observations que je fis alors, et les avis que je reçus de mon père, ont produit l'essai que je vais donner ici sur l'amour et sur le mariage.

Le temps le plus agréable de la vie d'un homme est en général celui qu'il passe à faire la cour à sa maîtresse, pourvu qu'il l'aime de bonne foi, et qu'elle le paye de retour avec prudence. Alors s'éveillent en lui l'amour, le désir, l'espérance, et toutes les affections les plus douces de l'ame.

Il est plus facile à un homme adroit qui n'est point amoureux, de persuader à sa maîtresse qu'il l'aime, et d'arriver à son but, qu'à celui

M

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