Lettres sur les arts imitateurs en général, et sur la danse en particulier ...

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L. Collin, 1807 - 520 páginas
 

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Página 176 - Comment est il possible', disait il, 'qu'un être à qui la nature semble avoir refusé tout ce qui est nécessaire aux charmes de la scène, soit si parfait et si sublime? Non', ajoutait il, 'la nature a tant fait pour elle, qu'elle a méprisé tous les secours d'un art étranger; ses yeux, sans être beaux, disaient tout ce que les passions voulaient leur faire dire; une voix presque voilée, mais qui se ployait...
Página 174 - C'est que vous avez oublié de faire boire vos jambes: tenez, mon ami, je vais vous montrer un bon Anglais qui, après avoir dîné à la taverne, et avoir avalé, sans tricher, cinquante rasades, monte à cheval pour regagner sa maison de campagne, voisine de Londres, accompagné seulement par un jockey, presque aussi bien conditionné que le maître.
Página 143 - Elle a un tact fin * et une oreille impeccable : elleétonne « par sa grâce autant que par sa fcr« meté. Son corps est toujours bien « placé; il est tranquille et ne partici« pe point aux mouvements rapides « de ses jambes. Ses bras sont très« agréables. Enfin cette excellente « danseuse fait le charme et les délices •< du public. Elle est à la danse ce « que la Vénus de Médicis est à la .. sculpture.
Página 176 - la nature a tant fait pour elle, qu'elle a méprisé tous les secours d'un art étranger; ses yeux, sans être beaux, disaient tout ce que les passions voulaient leur faire dire; une voix presque voilée, mais qui se ployait avec flexibilité...
Página 187 - ... soirs de branles aux chansons, à rire de mauvais contes bleus, et à les trouver couleur de rose. Je sais que le philosophe de Ferney a le bon esprit de se débarrasser un instant de son génie. Homère ne sommeillait il pas au milieu de ses héros? Pour éviter des détails trop minutieux, je me bornerai à vous dire qu'il régnait au milieu d'un jardin un vaste bassin de marbre blanc, au centre duquel s'élevait un socle de marbre.
Página 176 - ... nature a tant fait pour elle, qu'elle a méprisé tous les secours d'un art étranger ; ses yeux, sans être beaux, disaient tout ce que les passions voulaient leur faire dire ; une voix presque voilée, mais qui se ployait avec flexibilité à l'expression vraie des grands...
Página 177 - ... étude, des transitions sublimes, un débit rapide, des gestes éloquents sans principes, et ce cri déchirant de la nature, que l'art s'efforce en vain de vouloir imiter, et qui portait dans l'âme du spectateur l'effroi, l'épouvante, la douleur et l'admiration; tant de beautés réunies', disait Garrick, 'm'ont frappé d'étonnement et de respect! Si cette actrice, qui est l'image d'un rare phénomène, eût voulu subordonner ses gestes et sa marche aux principes froidement compassés de la...
Página 189 - ... maître et le modèle, à avoir pour lui l'estime et la vénération qu'il méritait. Il assistait régulièrement à toutes les répétitions des pièces qui demandaient des soins particuliers. Alors il prenait le livre des mains du souffleur; il corrigeait les acteurs en leur disant: 'Ecoutez moi, mais ne m'imitez pas; voilà la situation que vous avez à peindre; et en vous en pénétrant, votre âme vous fournira toutes les nuances qui conviennent aux sentiments que vous voulez exprimer'.
Página 87 - Quoiqu'elle eût quitté le théâtre, elle s'exerçait tous les jours. Je fus enchanté de sa danse. Elle ne possédait ni le brillant, ni les difficultés qui régnent dans celle de nos jours ; mais elle remplaçait ce clinquant par des grâces simples et touchantes; exempte d'afféterie, sa physionomie était noble, expressive et spirituelle. Sa danse voluptueuse était écrite avec autant de finesse que de legèreté; ce n'était point par bons et par gambades qu'elle allait au cœur.
Página 167 - Protées, des Pylade, des Batyle et des Roscius. Il pouvait être regardé comme le légataire de ces hommes rares, qui firent jadis l'admiration d'Athènes et de Rome. Ses gestes sont éloquents, parce qu'ils ne sont point étudiés dans une glace infidèle, qu'ils sont mus par les passions, dessinés par le sentiment, colorés par la vérité, et que le principe de leurs mouvements réside dans l'âme de l'acteur.

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